À l’été 2012, la ville de Shawinigan était l’hôte de la 47e finale des Jeux du Québec. Grâce au Carrefour Promotion Santé Globale, mis sur pied entre l’UQTR et le milieu communautaire, plusieurs projets de recherche ont pu être menés en marge de l’événement. Les professeurs Marie-Claude Rivard et Jean Lemoyne du Département des sciences de l’activité physique, épaulés par Pascal Dubreuil, étudiant à la maîtrise en sciences de l’activité physique, ont réalisé une étude portant principalement sur les saines habitudes de vie de jeunes inscrits à ce rendez-vous sportif.
Sur les quelque 4000 participants à la 47e finale des Jeux du Québec, 1865 jeunes âgés entre 12 et 17 ans ont accepté de répondre au questionnaire des professeurs Rivard et Lemoyne concernant les habitudes d’activités physiques et les comportements alimentaires. Ces jeunes provenaient de toutes les régions du Québec et étaient répartis dans 16 disciplines sportives différentes. Grâce au partenariat établi avec l’organisation, le recrutement des sujets a été grandement facilité.
« Les résultats nous apprennent que seulement 40 % des sportifs interrogés atteignent les recommandations nationales en termes de pratique d’activités physiques hebdomadaire, constate Jean Lemoyne. Ainsi, malgré la structure sportive en place, la pratique n’est pas suffisante dans certaines disciplines. Il y aurait lieu d’encourager les jeunes à combler le manque par des activités physiques autres que leur sport de prédilection. » Les deux chercheurs, membres du Groupe interdisciplinaire de recherche appliquée en santé de l’UQTR, ont également mis en lumière un déclin des habitudes sportives chez les jeunes plus âgés, soit le groupe des 15 à 17 ans. Dans ce groupe, plus de 50 % des jeunes interrogés ne sont pas suffisamment actifs.
En ce qui a trait aux comportements alimentaires, en particulier le petit déjeuner, « environ 80 % des participants à l’étude déjeunent tous les jours, par rapport à 42 % chez les adolescents québécois. Bien que des efforts doivent être déployés pour espérer le petit déjeuner au quotidien chez les sportifs, il est permis de croire que l’engagement dans la pratique sportive peut être associé à de saines habitudes alimentaires », soutient Marie-Claude Rivard. Enfin, les chercheurs ont déterminé que les principaux environnements d’influence des jeunes par rapport aux saines habitudes de vie sont les milieux familial et scolaire.
Somme toute, les Jeux du Québec ont été une très belle opportunité. « Nous avons eu l’occasion de réaliser des projets qui répondaient réellement aux besoins du milieu. Grâce au financement de Québec en Forme, nous avons pu recruter des étudiants aux cycles supérieurs, qui nous ont fourni une aide précieuse lors de la collecte et l’analyse de données », souligne la professeure Rivard. Son collègue Jean Lemoyne conclut en relevant des pistes d’investigation pour le futur, comme la motivation par rapport à l’activité physique selon l’âge des participants ou encore l’analyse de l’influence de l’entraîneur sur les jeunes.