Les nouveaux outils technologiques et applications informatiques qui arrivent constamment sur le marché posent un défi stimulant aux enseignants. « Si leur intégration à des fins d’enseignement et d’apprentissage ne peut se faire au même rythme que leur développement, les technologies de l’information et de la communication (TIC) amènent indéniablement du dynamisme et de la nouveauté à la pratique. De plus, elles permettent aux enseignants de varier les projets pédagogiques », lance d’emblée la professeure Sonia Lefebvre du Département des sciences de l’éducation.
La chercheuse croit que la multiplicité d’outils et de logiciels liés aux TIC « offre de multiples avantages aux enseignants, notamment l’accès à une information riche et variée ainsi qu’à des nouveaux moyens de création, de communication et de partage pour soutenir des situations d’enseignement et d’apprentissage. Ils ont aussi le mérite d’aller chercher l’attention, l’intérêt et la motivation des élèves ». C’est ainsi que peuvent être utilisés comme supports à la pédagogie, entre autres, des logiciels de traitement de texte et de présentation, des applications audio-vidéo et de graphisme, de même que des outils permettant de faire des cartes conceptuelles ou offrant l’occasion de collaborer à plusieurs sur un même document.
Toutefois, une telle utilisation des TIC ne se fait pas du jour au lendemain. La professeure Lefebvre explique : « Leur intégration à l’école sollicite des compétences personnelles, professionnelles et pédagogiques. Au-delà de l’aspect purement technique, les enseignants débutants ou expérimentés doivent développer, en formation initiale ou continue, leurs compétences technopédagogiques de manière à ce qu’ils puissent établir des liens entre les technologies, la pédagogie et les contenus disciplinaires prescrits par le curriculum.»
Il reste que ce n’est qu’avec l’expérience qu’un enseignant acquiert une bonne maîtrise pédagogique des TIC. Et en ce sens, l’idée de pouvoir offrir la chance aux étudiants d’être jumelés, lors de leurs stages, à un enseignant associé qui démontre une utilisation exemplaire des technologies serait une valeur ajoutée à la formation universitaire.
L’arrivée des TIC nécessite aussi le développement de nouvelles attitudes, puisque les jeunes ont des pratiques très actives sur les outils technologiques et les maîtrisent souvent mieux que leurs enseignants. « Ce contexte apporte un changement de posture chez les enseignants. Il ne faut pas que ceux-ci se sentent menacés par l’expertise technologique des élèves. C’est au contraire une richesse à partager. Le rôle de l’enseignant est, d’une part, de jumeler cette connaissance technologique avec des apprentissages et, d’autre part, d’éveiller le regard critique sur l’usage des TIC », conclut Sonia Lefebvre, précisant que l’UNESCO a fait de la maîtrise des technologies une compétence indispensable du XXIe siècle.