De façon régulière, l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) pose des gestes pour intégrer les principes du développement durable à la gestion de ses campus. Les démarches entreprises doivent cependant être coordonnées de façon à respecter une logique de planification. Cet encadrement est précisément le mandat qui a été confié à Valérie Larose, conseillère en développement durable de l’UQTR.
« C’est un poste qui ratisse assez large, mais on pourrait dire que mon rôle est de veiller à ce que les préoccupations économiques, sociales et environnementales soient intégrées dans les décisions, les opérations et les activités de l’université », précise-t-elle.
En poste depuis maintenant sept ans, Mme Larose a été appelée à réaliser des bilans de développement durable, à sensibiliser la communauté universitaire, à développer des plans d’action et à mettre ceux-ci en œuvre. La conseillère rappelle cependant qu’elle n’est pas laissée à elle-même pour s’acquitter de ces tâches. Elle travaille en effet de concert avec les membres du comité de développement durable, avec qui elle partage certaines de ses fonctions.
« Le comité a un pouvoir de recommandation auprès du conseil d’administration de l’Université. À chaque période de trois à cinq ans, nous établissons un plan d’action qui intègre les orientations du plan stratégique de l’UQTR et de la Politique de développement durable. Nous déterminons les actions que nous voulons mettre de l’avant pour les années à venir. Bien sûr, le choix de ces actions est influencé par les grands enjeux de sociétés, les orientations ministérielles et municipales, ainsi que par le contexte et les besoins du milieu », indique Mme Larose.
Pour le plus récent plan d’action, le comité a décidé de prioriser les mesures destinées à prévenir les changements climatiques. Ainsi, on y retrouve des directives en lien avec les îlots de chaleur et les gaz à effet de serre. Aussi, afin de réduire l’empreinte écologique de l’établissement, le comité a convaincu le conseil d’administration de retirer l’eau embouteillée des campus de l’UQTR. Annuellement, cette décision permettra de soustraire 20 000 bouteilles de plastique à la consommation globale de l’université.
Vers un campus certifié
Il existe dans la communauté bon nombre d’organismes faisant la promotion du développement durable. Certains d’entre eux décernent même des certifications aux organisations qui innovent dans ce domaine.
« Dans les années précédentes, l’UQTR était certifiée par trois organismes différents, à savoir la Coalition jeunesse Sierra (CJS), Recyc-Québec et la Ville de Trois-Rivières. Or, depuis quelques années, la CJS a cessé de décerner la certification « Campus durable » », explique la conseillère en développement durable.
Décidés à trouver une solution de rechange, Mme Larose et le Comité de développement durable ont étudié les différentes certifications possibles. Leurs recherches les ont ainsi amenés à envisager l’obtention d’une norme américaine.
« La certification STARS est une certification qui s’applique aux campus universitaires. De nombreuses universités dans le monde sont reconnues par ce standard, et de notre côté, nous espérons l’obtenir d’ici 2020. Nous sommes d’ailleurs en train de faire l’inventaire des critères de certification. Ceux-ci touchent les cursus de formation, la santé, les emplois, la mobilisation, la diversité, les achats, les opérations, etc. », précise-t-elle.
Projets en cours
Prendre le développement durable au sérieux est une chose, mais agir pour le soutenir en est une autre. Mme Larose assure toutefois que l’UQTR réalise de nombreux projets sur ses campus. L’un d’entre eux concerne notamment les arbres de la propriété trifluvienne.
« Le campus de Trois-Rivières recèle des boisés que nous voulons protéger, mettre en valeur et restaurer. En collaboration avec des étudiants en sciences de l’environnement, 2 500 arbres seront plantés sur le campus. Grâce à leurs notions de foresterie, ils planifient les essences d’arbres à privilégier, ainsi que les endroits où il faudra les planter. C’est la deuxième année que nous réalisons un tel projet », lance-t-elle.
Dans un autre ordre d’idées, le comité travaille à augmenter le nombre de bornes de recharge électrique dans les stationnements, à rendre les événements institutionnels et les laboratoires plus écoresponsables, et à étendre le compostage à l’ensemble du campus. Le projet de récupération du savon, qui est réalisé en collaboration avec le Plateau de travail UQTR, se poursuit également.
Donner un coup de main
Assurer le développement durable sur un campus universitaire n’est pas une mince tâche. Il s’agit pourtant d’une mission à laquelle chacun peut participer. À cet égard, les étudiants sont une véritable source d’inspiration : ceux-ci viennent en effet d’horizons différents, et amènent avec eux de nouvelles idées que le comité de développement durable peut implanter.
« Je pense que les étudiants peuvent contribuer au développement durable de plusieurs façons, par exemple en levant le drapeau quand ils constatent des aberrations sur le campus. Ils peuvent ainsi nous pister sur ce qu’on peut améliorer », note Mme Larose.
La conseillère témoigne d’ailleurs de l’implication des étudiants dans plusieurs projets. Ainsi, que ce soit lors d’événements d’envergure ou dans les petits gestes du quotidien, la communauté étudiante peut jouer un rôle important dans la poursuite des objectifs de développement durable de l’Université.
« Les étudiants peuvent notamment nous aider en s’impliquant dans la communauté, en utilisant le transport collectif, en faisant de la sensibilisation auprès de leurs pairs, en participant activement aux campagnes sur le campus, en prenant part aux consultations du comité de développement durable, et en nous faisant parvenir leurs recommandations. Considérant le rôle de leader qui incombe à notre Université en matière de développement durable, les étudiants sont des agents de changement qui nous aide à remplir adéquatement son mandat et faire avancer cette cause si importante pour nous tous », conclut-elle.
À lire aussi : La glace, reflet des changements climatiques