Cela va de soi : le jeu devrait être reconnu et valorisé comme activité principale des enfants. « Pourtant, les recherches démontrent que les enfants ont beaucoup moins de temps pour jouer librement et sans contrainte, qu’ils consacrent moins de temps à des jeux actifs et passent moins de temps à l’extérieur. Malheureusement, cela a des répercussions négatives sur leur bien-être, leur développement, ainsi que sur leur santé mentale et physique », lance d’emblée la professeure Nancy Baril du Département d’ergothérapie de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).
À l’initiative de l’organisme trifluvien Démarche des premiers quartiers, le projet de coffres de jeux en libre accès dans quatre parcs de la ville de Trois-Rivières a vu le jour. Le but du projet est de permettre aux enfants, familles, citoyens et organismes d’accéder à des coffres contenant du matériel de jeux stimulant et adapté pour les enfants principalement de 5 à 12 ans, et pour les plus jeunes accompagnés d’un parent. Disponibles dans les parcs Adélard-Dugré, Sainte-Marguerite, Jean-Béliveau et Lionel-Rheault, les coffres comprennent, par exemple, des ballons, balles, cerceaux ainsi que des jouets pour le sable.
Ce projet, dont le lancement officiel a eu lieu le 11 juillet 2018 au parc Lionel-Rheault, est mené en collaboration par la professeure Baril, son collègue Charles Tétreau du Département des sciences de l’activité physique, les organismes Démarche des premiers quartiers et Trois-Rivières en action et en santé (TRAS), ainsi que la Ville de Trois-Rivières.
Partenaires engagés et stages enrichissants
Deux étudiantes en ergothérapie, en stage à la Clinique multidisciplinaire en santé de l’UQTR, à savoir Laurence Léveillé et Andréanne Giroux, ont grandement contribué à la mise en œuvre du projet. De même, des étudiants en sciences de l’activité physique, ceux-là en stage à la Clinique universitaire de kinésiologie, ont participé à l’initiative.
Selon les professeurs, le fait de travailler en interdisciplinarité, en ergothérapie et en sciences de l’activité physique, combiné à l’expertise et la connaissance des organismes communautaires, crée un contexte favorable au succès de ce projet. À cet égard, le professeur Tétreau mentionne : « Ensemble, nous avons pu mettre en place un environnement stimulant et sécuritaire tout en répondant à un besoin réel de la population. »
Du matériel de jeu facilement accessible
« L’important, c’est que les enfants accèdent facilement et gratuitement aux équipements leur permettant de jouer librement, qu’ils puissent utiliser du matériel de jeu favorisant leur développement moteur, cognitif, sensoriel, affectif et social », poursuit Mme Baril.
Ainsi, le matériel permet l’exploration et la découverte; il sollicite également le développement des habiletés motrices fondamentales essentielles à la pratique d’activités sportives.
Revaloriser le jeu libre et actif
« Depuis quelques années, on voit qu’il y a une mouvance de revalorisation du jeu libre et du jeu actif, mais il est encore plus important de mettre en place des moyens concrets facilitant ces opportunités pour les enfants et les familles. Dans le jeu libre, chaque enfant fait le choix de son activité ou de son matériel, à son rythme et de la façon qui lui convient. Il n’y a pas d’attente quant aux résultats, c’est le processus qui compte. Malgré cela, le jeu libre permet de se développer, de prendre des décisions, de résoudre des problèmes, de négocier, d’avoir du plaisir, d’être actif et de développer sa confiance », précise Nancy Baril.
Le professeur Charles Tétreau conclut en ajoutant : « Le fait de développer, dès le plus jeune âge, le plaisir lié au jeu actif représente un investissement judicieux. En effet, plusieurs études scientifiques confirment que les expériences positives liées à l’activité physique vécues pendant l’enfance favoriseront le maintien d’un mode de vie actif à l’âge adulte. »