Les 20, 21 et 22 février, près d’une centaine d’étudiants du programme en enseignement de l’éducation physique et à la santé (ÉPS) de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) ont vécu une superbe expérience au Parc national de la Mauricie avec des groupes d’élèves de 3e et 4e année du primaire. En effet, grâce à une entente de collaboration entre le Département des sciences de l’activité physique (DSAP) de l’UQTR et Les Défis du Parc – Nordique, ces étudiants ont pu mettre en application sur le terrain, avec des jeunes, les notions acquises durant leurs cours.
Cette année, près de 1300 jeunes, en provenance de diverses écoles de la Commission scolaire de l’Énergie, ont participé à cette activité rassembleuse. Des professeurs et des chargés de cours de l’UQTR étaient aussi sur place lors de ces trois journées, ainsi que de nombreux enseignants de la Commission scolaire de l’énergie.
Depuis 2015, le Département des sciences de l’activité physique est un partenaire majeur des Défis du Parc – Nordique, dont l’objectif principal est de transmettre de saines habitudes de vie aux jeunes du primaire et de leur donner le goût de bouger en hiver. Lors de l’activité, les étudiants du programme en enseignement de l’éducation physique et à la santé (ÉPS) sont responsables de l’animation des activités sur le site. Le projet offre ainsi aux étudiants l’opportunité de planifier et de piloter des activités ludiques en contexte réel, tôt dans leur cursus universitaire. Cette expérience auprès des élèves représente, pour plusieurs d’entre eux, un premier contact formateur avec des élèves en contexte d’activités de plein air
Première expérience, sûrement pas la dernière
Maryse Lauzon-Lessard, étudiante de première année au baccalauréat en enseignement de l’éducation physique et à la santé, participait pour la première fois et a adoré son expérience. « C’était ma première participation, mais sûrement pas la dernière! Notre participation est obligatoire, mais quand notre professeure Shacha Stoloff nous présente l’activité, on oublie vite que c’est une tâche scolaire. Moi, dès le début, je ne voyais pas ça comme une tâche », explique-t-elle.
À l’intérieur de leurs cours, les étudiants reçoivent le thème de l’atelier qu’ils devront animer. Par la suite, ils choisissent et planifient l’activité qu’ils réaliseront avec les jeunes. Huit ateliers différents étaient dispensés aux élèves par les étudiants de l’UQTR. Les étudiants de première année du baccalauréat animaient les ateliers devant des groupes de près de 40 jeunes à la fois, sous la supervision d’étudiants de deuxième année.
« Comme j’ai beaucoup d’expérience en animation, ce n’était pas un défi, mais c’était très plaisant. Je trouve que c’est un cadeau de pouvoir faire un tel projet dans le cadre d’un cours. J’ai apprécié le fait d’animer à l’extérieur en hiver, car c’était un environnement nouveau pour moi. De plus, la prise en charge d’un groupe, pour un étudiant de première année, est très bénéfique, car nous réaliserons notre premier stage immédiatement après la relâche », précise l’étudiante qui est visiblement à sa place dans le domaine de l’enseignement. Maryse Lauzon-Lessard constate également qu’il faut être très structuré et savoir donner des consignes claires en peu de temps, si on souhaite réserver le maximum de temps pour que l’élève soit en action à l’intérieur d’un atelier.
Bénévole pendant 4 années
Laurence Lamarche St-Louis, étudiante de 4e année, prend part au défi depuis sa première année. Présentement en train de réaliser son dernier stage avant l’obtention de son diplôme, elle souhaitait quand même participer une fois de plus à cette journée. « Je tenais à m’impliquer encore, surtout pour voir l’évolution du défi au fil des ans, mais aussi parce j’avais une nouvelle responsabilité, soit celle de cape rouge », indique Mme Lamarche St-Louis.
Le rôle de cape rouge est habituellement tenu par des enseignants d’expérience et consiste à guider les groupes d’élèves d’un atelier à l’autre sur un parcours totalisant trois kilomètres. Laurence voyait cette sa quatrième participation au défi comme une formation continue, l’amenant à côtoyer des enseignants qui sont dans le métier depuis longtemps. « Nous avions environ 120 élèves par groupe, alors on doit mettre en application, dans un contexte différent, les compétences en gestion de groupe que nous avons acquises durant notre baccalauréat », souligne celle qui ajoute avoir aimé travailler dans cet environnement plus joyeux et ludique.
« Quand j’étais en première année, la participation au défi n’était pas obligatoire pour les étudiants. J’y suis alors allée sans savoir à quoi m’attendre. J’ai tellement adoré, que j’y suis retournée les quatre années. Ma participation m’a appris à parler aux élèves avec le bon débit, à structurer mes interventions et appliquer les règles de sécurité », énumère-t-elle.
Elle apprécie aussi particulièrement le fait que les organisateurs du défi produisent une lettre qui témoigne de leur implication bénévole dans l’activité, ce qui permet aux étudiants de bonifier leur curriculum vitae.
Une activité phare au sein du programme !
Alain Rousseau, spécialiste en sciences de l’éducation au DSAP, chapeaute le volet UQTR du projet des Défis du Parc – Nordique, en collaboration avec Sacha Stoloff, professeure au DSAP. Il agit à titre de conseiller pédagogique auprès des étudiants, en plus d’assurer la liaison entre l’Université et le comité organisateur. Il joue également un rôle logistique en s’assurant que les étudiants répondront aux rôles attendus lors des journées d’activité.
La démarche proposée aux étudiants se déroule sur deux ans et implique plusieurs cours. Ceux-ci développent ainsi progressivement leurs compétences professionnelles reliées à la planification et au pilotage des activités proposées.
Lors de la première année, les étudiants sont appelés à se préparer aux Défis du Parc – Nordique à l’intérieur de deux cours sous la responsabilité de la professeure Stoloff. Le cours Initiation en ÉPS, vise à familiariser les étudiants au Référentiel des compétences professionnelles en enseignement. Les étudiants sont amenés à identifier les rôles et les postures à adopter en contexte professionnel, étape fondatrice dans la construction de leur identité professionnelle.
Par la suite, le cours intitulé Enseignement de l’ÉPS initie les étudiants à faire une analyse de contenu des activités proposées en fonction du Programme de formation de l’école québécoise (PFÉQ) et leur permet de s’appuyer sur les fondements théoriques en enseignement en vue du pilotage des situations d’apprentissage auprès de groupes d’élèves.
À l’intérieur du cours Gestion éducative du groupe en ÉPS, donné par la professeure Stéphanie Girard, les étudiants apprennent à gérer de grands groupes d’élèves ainsi qu’à utiliser le matériel et les espaces dans un contexte multidimensionnel. Les Défis du Parc – Nordique sont alors une première occasion de prendre conscience de l’écart entre la conception d’une activité et son pilotage. Il permet aussi de confronter ou valider leurs préconceptions de la gestion d’un groupe d’élèves du primaire.
En deuxième année, les étudiants auront déjà vécu 2 stages d’expérience dans leur cheminement. Le cours microenseignement en ÉPS, dispensé par la professeure Marie-Claude Rivard et par Maude Boulanger, chargée de cours, a pour objectif de peaufiner l’aspect pédagogique du pilotage d’activités physiques. Ainsi, lors des journées d’activités au Parc national de la Mauricie, les étudiants du cours sont jumelés avec les étudiants de 1re année afin d’agir à titre de mentors dans le pilotage des différentes activités offertes aux élèves sur le terrain.
Dès la fin des Défis du Parc – Nordique, les étudiants sont amenés à faire un retour sur l’expérience et à construire sur leurs apprentissages en vue d’une préparation adéquate au stage 1 pour les étudiants de 1re année, qui se déroulera après la relâche, et du stage III pour les étudiants de 2e année, qu’ils réaliseront à l’automne suivant.
Écrit en collaboration avec Alain Rousseau et Sacha Stoloff.