Dans l’élaboration de sa théorie de la justice internationale, Rawls a rendu extrêmement déterminante la réflexion sur les conditions qui soutiennent la position originelle. La logique derrière cette posture établit le fait que l’acceptation des prémisses et des modalités de négociation implique celle de l’accord ou des principes produits. C’est donc au niveau de la position originelle que tout se configure.
Nous avons donc analysé la position originelle internationale de Rawls, en questionnant deux aspects fondamentaux de la nature des partenaires :
- Que (qui) devraient-ils représenter: les individus, les peuples ou les États ?
- Que devraient-ils savoir ?
Ces questions ne sont pas sans importance lorsque nous savons que le choix de la nature et des caractéristiques des partenaires détermine les résultats de la délibération, et donc les contours de la théorie de la justice internationale proposée.
Deux hypothèses ont guidé nos recherches :
- Nous avons estimé que les partenaires devraient représenter les peuples, mais un concept de peuple extensible aux communautés sans souveraineté politique.
- Nous avons estimé que le recours au voile d’ignorance, et donc la limitation des connaissances, au sein de la position originelle internationale reste sujet à controverses non constructives; et qu’il serait préférable d’envisager une position originelle internationale sans voile d’ignorance.
Ces deux hypothèses ont été confirmées par nos recherches qui, par ailleurs, ont aussi révélé le caractère corrompu de cette position originelle internationale, agissant plus comme une caisse de résonance des préférences de l’auteur qu’autre chose.
Notre étude a été menée dans l’intention de participer à une meilleure compréhension de la théorie internationale de Rawls, et à son amélioration si possible. La justice internationale sera encore pour longtemps une préoccupation majeure pour les nations et les peuples du monde.
Thèse de doctorat en philosophie soutenue le 16 avril 2019
Sur la photo, on reconnaît Stéphane Courtois (UQTR), Prince Kossa, doctorant en philosophie, Pierre-Yves Bonin (UQTR), Ryoa Chung (Université de Montréal, en visioconférence), et Naïma Hamrouni (UQTR). Photo: Josée Beaulieu
Membres du jury
M. Pierre-Yves Bonin, directeur de recherche
Professeur, Université du Québec à Trois-Rivières
M. Stéphane Courtois, président du jury
Professeur, Université du Québec à Trois-Rivières
Mme Naïma Hamrouni, évaluatrice
Professeure, Université du Québec à Trois-Rivières
M. Ryoa Chung, évaluateur externe
Professeur, Université de Montréal
