Lombricompostage: le projet entrepreneurial de Philippe Dorion

par | Déc 9, 2019 | Actualités, Affaires, Campus, Chimie, biochimie et physique, Reportage, Sciences et technologies, Vie étudiante

Mais qu’est-ce que le lombricompostage ? « En gros, c’est la pratique du compostage à l’aide de vers de terre. Ceux-ci se nourrissent des déchets alimentaires – ce que nous mettons dans les bacs bruns – et les transforment en compost », explique l’étudiant en physique, qui se reconvertira bientôt au baccalauréat en biochimie et biotechnologie. « J’avais un rêve de devenir astrophysicien, mais il y a une priorité écologique. À quoi sert d’observer l’univers si l’on ne travaille pas à sauver la terre avant ! », ajoute Philippe avec un idéalisme pragmatique.

L’étudiant de l’UQTR a donc décidé de se lancer dans un projet entrepreneurial écologique tout en occupant un espace inoccupé du secteur de la gestion des déchets. Il précise : « Le lombricompostage résidentiel existe au Québec, mais encore personne ne le fait de façon industrielle dans la province. À ma connaissance, au Canada, il y a seulement une entreprise dans les prairies qui en fait. »

D’ailleurs, un projet de lombricompostage se met actuellement en œuvre grâce à des étudiants de l’association environnementale Bacc vert, débuté sous l’impulsion d’Audrey Lessard qui en fut la pionnière à l’UQTR. Philippe et Yannick Grego, président du Bacc vert, se sont donc associés pour tester l’approche avant de l’appliquer à plus grande échelle. Pour l’instant, le projet consiste à utiliser le lombricompostage pour transformer le marc de café (résidu de la percolation) du bistro La Chasse-Galerie et les déchets alimentaires générés par les étudiants au pavillon de la Vie étudiante de l’UQTR.

Sur la photo, on aperçoit Yannick Grego, étudiant au baccalauréat en génie mécanique (concentration mécatronique) et président de l’association environnementale Bacc vert de l’UQTR, et Philippe Dorion. Photo: Josée Beaulieu

En faire un projet à grande échelle

Dans le projet entrepreneurial qu’il a pensé, Philippe souhaite récupérer la matière alimentaire résiduelle (bac brun) à grande échelle pour ensuite y opérer deux étapes de transformation : un prétraitement avec des larves de « mouches soldats noires », qui mangent et transforment une partie de la matière compostable ; ensuite, les vers de terre s’occupent de terminer le travail pour produire le compost fini avec une concentration élevée de micro-organismes, une plus-value qui est recherchée par les agriculteurs. De plus, l’excédent de larves des mouches peut être vendu à des pisciculteurs ou à des aviculteurs. Il s’agit donc d’un projet à faible coût mais à rendement élevé.

Échanger avec d’autres jeunes entrepreneurs

Récemment, Philippe s’est rendu en France pour la 3e Grande rencontre des jeunes entrepreneurs du monde francophone, une mission d’envergure organisée par les Offices jeunesse internationaux du Québec qui s’est déroulée du 16 au 24 novembre dernier. « Une des trois thématiques portait sur l’entrepreneuriat vert. J’ai pu rencontrer des gens provenant de 20 pays différents et qui ont les mêmes préoccupations que moi. Les échanges culturels apportent une autre vision, et on voit qu’il y a un certain engouement pour le compost généré par les résidus alimentaires », affirme celui qui fait partie du Club d’entrepreneurs étudiants de l’UQTR.

« Ça donne espoir de voir que des gens s’intéressent à ton projet, de parler avec des personnes qui ont des préoccupations similaires pour l’environnement et qui veulent changer les choses. C’est inspirant pour continuer », conclut Philippe Dorion.

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