Il ne suffit pas de prendre des mesures pour protéger la santé des personnes ayant une déficience intellectuelle. Selon le chercheur Martin Caouette, il faut surtout faire appel à leur autodétermination afin qu’il comprenne la situation actuelle.
Professeur au Département de psychoéducation de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et titulaire de la Chaire de recherche autodétermination et handicap, M. Caouette travaille depuis une vingtaine d’années auprès des personnes ayant une déficience intellectuelle. Il privilégie depuis toujours l’inclusion et la participation active de ces personnes afin qu’elles puissent s’épanouir et contribuer à la société comme n’importe quel citoyen.
Dans le contexte de confinement et de distanciation sociale où se multiplient les mesures qui viennent chambarder nos habitudes quotidiennes, Martin Caouette souhaite outiller les proches et les intervenants qui côtoient ces individus souvent plus fragiles devant autant de changements.
« Être inactif pendant cette période est très difficile pour tous, incluant les personnes ayant une déficience intellectuelle. Il existe plusieurs stratégies leur permettant de contribuer à leur façon à la situation actuelle. Nous les réunissons et les diffusons sur les réseaux sociaux afin de créer un élan de solidarité entre toutes les personnes en situation de handicap », explique M. Caouette.
Des outils d’information et de sensibilisation sont disponibles sur la page Facebook de la Chaire Autodétermination et Handicap.
Le professeur Caouette a également publié un texte sur la plateforme LinkedIn donnant un exemple de discours informatif clair et rassurant pour les personnes vivant avec une déficience intellectuelle. Le voici :
Informations pour les personnes ayant une déficience intellectuelle
« En ce moment, nous vivons une situation unique. Cette situation, c’est un nouveau virus. Un virus est comme un petit microbe qui peut rendre les gens malades. Lorsque les personnes sont malades avec ce nouveau virus, ils peuvent avoir différents signes dans leur corps comme la toux et la fièvre. Certaines personnes, lorsqu’elles sont fragiles, peuvent aussi mourir.
Il y a peu de gens qui attrapent le virus. Il y a peu de gens qui vont mourir. Pour continuer ainsi, chaque personne doit faire des choses différemment. Dans les prochains jours, nous allons faire des choses différemment. J’ai besoin de ton aide pour faire des choses différemment.
Premièrement, nous allons faire moins de sorties à l’extérieur de la maison. Nous allons faire des sorties uniquement pour des choses très importantes, comme aller acheter de la nourriture. Nous allons parler aux gens que nous aimons et qui ne vivent pas dans notre maison en utilisant d’autres moyens. Ces moyens peuvent être le téléphone ou encore l’utilisation de l’ordinateur. Deuxièmement, nous allons nous laver les mains lorsque nous quittons la maison et lorsque nous revenons à la maison.
Cette situation ne va pas durer toujours. Elle va s’arrêter. On ne sait pas quand elle va s’arrêter. Parce qu’on ne sait pas certaines choses, il y a des personnes qui sont inquiètes. On voit plusieurs personnes inquiètes à la télévision. Il y a des personnes qui ne sont pas inquiètes. On voit peu de personnes qui ne sont pas inquiètes à la télévision. Tu peux parler à des personnes qui sont inquiètes pour les rassurer, en leur disant ce qui est important de faire. Si tu es inquiet, tu peux m’en parler et je pourrai aussi te rassurer.
Si tu souhaites faire des choses pour aider les personnes inquiètes, nous pouvons faire des choses ensemble pour les rassurer. Merci de nous aider.»