Les jeux vidéo sont déjà une partie importante de la vie de plusieurs jeunes en temps normal, alors imaginez en période de confinement ! Mais attention prévient Arianne Lessard, finissante au baccalauréat en kinésiologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) : il existe une association entre le temps passé à jouer aux jeux vidéo et la détérioration des indicateurs de santé physique.
Supervisée par les professeurs Martin Descarreaux et Charles Tétreau du Département des sciences de l’activité physique de l’UQTR, Arianne s’intéresse au lien entre la santé et les jeux vidéo. « Plus des deux tiers des Canadiens jouent aux jeux vidéo, ce qui fait du Canada l’un des pays ayant le plus grand nombre de joueurs au monde. Il est donc important de connaître les impacts des jeux vidéo sur la santé », explique la future candidate à maîtrise.
Les effets positifs (ex. : amélioration de plusieurs aptitudes cognitives, excellente source de divertissement) comme négatifs (ex. : phénomène de cyberdépendance) sont bien documentés en regard de la santé psychologique. Par contre, les effets sur la santé physique sont moins connus, et c’est sur cet enjeu qu’Arianne a mené son travail de recherche en faisant une revue de la littérature scientifique sur le sujet.
Jeux vidéo et santé physique
« Ce qui en ressort, c’est qu’il y a une association entre le temps passé à jouer aux jeux vidéo et la détérioration de certains indicateurs de santé physique. Ainsi, les personnes passant davantage de temps devant l’écran de jeu auraient généralement tendance à être physiquement moins actifs et à placer leur alimentation au second plan. Étant plus sédentaires et mangeant moins bien, l’une des conséquences possibles est de développer l’obésité. Également, la qualité et le temps du sommeil semblent diminuer chez les personnes qui jouent beaucoup », résume la jeune femme.
Il existe tout de même des effets positifs à jouer aux jeux vidéo, tient à préciser Arianne, par exemple une amélioration de la coordination, de l’attention et de la motivation, en plus de favoriser les aptitudes sociales et cognitives
Quelques conseils
Évidemment, l’idée n’est pas d’arrêter de jouer aux jeux vidéo, loin de là, mais plutôt d’en atténuer les effets négatifs sur la santé. Arianne propose ainsi quelques conseils aux parents pour mieux encadrer les heures passées par les jeunes devant la console.
« Il faut d’abord revoir le temps alloué aux jeux vidéo qui, selon les recommandations, ne devraient pas dépasser trois heures par jour. Il est aussi nécessaire de trouver l’équilibre entre le jeu vidéo et l’activité physique pour compenser le temps sédentaire, par exemple effectuer des étirements, aller prendre une marche ou faire du vélo stationnaire », propose la jeune chercheuse, ajoutant que « ce serait une excellente idée de fermer la console deux heures avant de se coucher, question de mieux dormir ». De plus, elle recommande fortement de laisser de côté les chips et la liqueur, souvent prisés des gamers, pour y aller avec une alimentation plus saine et équilibré.
Enfin, on peut atténuer la sédentarité en choisissant des jeux actifs pour les consoles Wii ou Xbox 360 Kinect, comme We Ski and Snowboard, Kinect Rush et Wipeout (Create and Crash). « La seule activité reliée à l’écran qui peut influencer positivement notre santé physique sur le long terme est le jeu actif, qui demande aux participants de bouger leur corps pour faire progresser leur personnage dans l’environnement virtuel », conclut Arianne Lessard.
Bref, autant de trucs pour éviter la surdose de jeux vidéo ou, à tout le moins, la compenser durant l’inévitable confinement.