La littérature en traumatologie sportive indique la présence persistante d’altérations cérébrales infracliniques chez les athlètes asymptomatiques présentant des antécédents de commotions cérébrales répétées associées au sport (CCAS). La technique des potentiels évoqués cognitifs (PEC), issue de l’électroencéphalographie, se montre sensible pour détecter ces anomalies. Cependant, sa portée clinique dans la gestion des CCAS demeure limitée en raison de l’absence de données probantes permettant de relier ces anomalies à des impacts fonctionnels mesurables chez les athlètes commotionnés. Des atteintes infracliniques du contrôle cognitif et une diminution des capacités d’apprentissage moteur sont des effets à long terme connus des CCAS. Considérant le rôle du contrôle cognitif dans l’apprentissage, notre objectif était de développer un paradigme expérimental permettant d’étudier les liens possibles entre ces atteintes chez les athlètes commotionnés.
Nos travaux révèlent que l’adaptation dynamique des processus de contrôle cognitif, mesurée par les PEC, est fortement associée à l’apprentissage moteur chez une population en santé, alors que cette relation est perturbée chez les athlètes commotionnés. Des atteintes chroniques affectant la vitesse psychomotrice et certaines mesures infracliniques du contrôle cognitif sont aussi documentées plusieurs mois après la dernière CCAS chez ces athlètes asymptomatiques ayant effectué un retour au jeu. Nos résultats sont préoccupants considérant que ces atteintes peuvent augmenter les risques de blessures auxquelles les athlètes font face lors de la pratique sportive.
Sur le plan méthodologique, nos travaux offrent une mesure novatrice et dynamique du contrôle cognitif déployé lors d’une tâche d’apprentissage. Bien que les anomalies mesurées avec les PEC n’aient pu être reliées a? des impacts fonctionnels chez les athlètes commotionnés, de telles mesures dynamiques du fonctionnement cérébral au cours d’une tâche demeurent une avenue d’investigation intéressante chez cette population clinique.
Thèse de doctorat en psychologie soutenue le 27 août 2020.
Membres du jury
M. Benoît Brisson, directeur de recherche
Professeur, Université du Québec à Trois-Rivières
M. Louis De Beaumont, codirecteur de recherche
Professeur, Université du Québec à Trois-Rivières
M. Christian Joyal, président du jury
Professeur, Université du Québec à Trois-Rivières
M. Johannes A Frasnelli, évaluateur
Professeur, Université du Québec à Trois-Rivières
M. Jean-François Lepage, évaluateur externe
Professeur, Université de Sherbrooke