Après avoir compilé les podiums et les médailles de triathlon pendant près d’une quinzaine d’années, Félix Plourde-Couture a pris la décision de se consacrer uniquement à la course à pied quelque temps avant de se joindre aux Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Une décision importante, mais inévitable en raison d’une blessure plutôt rare.
En effet, l’étudiant au baccalauréat en génie mécanique souffre du syndrome de Cyriax. Ce dernier se manifeste par le déplacement partiel des cartilages antérieurs de certaines côtes, mais plus précisément de la huitième, neuvième, et dixième. Celles-ci deviennent alors extrêmement douloureuses.
« C’est assez rare. Selon ce que j’ai entendu, il y en a eu seulement 400 dans le monde depuis 2018. Ma dernière côte flottante manque de cartilage et n’est pas fixée. Elle peut donc se promener jusqu’à 3 centimètres dans mon abdomen », explique l’athlète trifluvien.
Naturellement, lorsqu’il court en position droite et dégagée, il ne ressent pas les effets négatifs. Toutefois, lorsqu’il est compact et engagé sur un vélo ou encore lorsqu’il amorce un virage en natation, la douleur se fait ressentir. Ce sont ces ennuis qui l’ont forcé à s’en tenir à la course à pied uniquement.
Malgré le changement de discipline, Félix garde de très beaux souvenirs de ses années en triathlon où il se spécialisait notamment en triathlon sprint: 750 mètres de natation, 20 kilomètres de vélo et 5 kilomètres de course.
Parmi ses principaux faits d’arme, Félix a cumulé les podiums dans le circuit provincial de 13 à 20 ans, un à chaque année, un premier podium sur le circuit national à 15 ans, deux médailles de bronze aux Jeux du Canada en 2017 ainsi qu’une troisième place aux Championnats nord-américains juniors de 2018 qui se déroulaient en Floride. Ces premiers points acquis sur la scène internationale lui ont permis de se qualifier pour les Jeux panaméricains au Brésil.
« C’est bien malheureux cette compétition, car je suis débarqué du vélo en première position avec 10 à 15 secondes d’avance, mais ma douleur aux côtes est survenue après le premier kilomètre de course… Ça m’a beaucoup fait ralentir par la suite et je me suis fait dépasser par six gars. Avec un top 5 cette journée-là, j’aurais participé aux Championnats du monde », indique-t-il.
Maintenant à sa deuxième année comme membre de l’équipe de cross-country et d’athlétisme des Patriotes, Felix poursuit sa spécialisation dans son nouveau sport.
« Ça fait un an que je cours seulement. Par contre, même si ce n’est pas le même sport, je pense que certaines qualités acquises en triathlon se transposent très bien à la course. Je dois toutefois prendre de l’expérience sur la piste et continuer de spécialiser mon corps. Il y a eu beaucoup de changements dans la préparation physique et la musculation dernièrement », explique le coureur spécialisé en 1500 mètres.
Pour l’entraîneur de l’équipe de cross-country, Marc-Antoine Senneville, il ne fait aucun doute que Félix a un brillant avenir dans ce sport également : « Étant un ancien triathlète junior élite, il n’a pas eu de problèmes avec la charge d’entraînement, lui qui avait à composer régulièrement avec la conjugaison des trois disciplines. Maintenant, il s’attarde davantage à sa course à pied et à sa préparation physique. Sa progression est grande, car il est très rigoureux à l’entraînement. Il apprend peu à peu à en faire juste assez et c’est ce qui va garantir sa progression pour encore bien des années. »
À plus long terme, son but est assez clair…
« L’objectif que j’aimerais réaliser, c’est une participation aux Championnats du monde ou les Jeux Olympiques. Vraiment une compétition internationale du plus haut niveau », soutient le principal intéressé.
D’ici là, toutes ses énergies sont dirigées vers ses entraînements où il apprend à adapter ses entraînements malgré le manque d’infrastructures sportives occasionné par la pandémie. Avec plus de vingt heures d’entraînement par semaine, il souhaite poursuivre son ascension dans le monde de la course à pied. Fait intéressant, si Félix possède un aspect de sa course à améliorer, c’est au niveau de sa gestion de course, plus particulièrement en milieux de parcours, où il souhaite avoir plus de facilité à maintenir un niveau constant d’effort.
Des études en génie mécanique
Sur le plan scolaire, Félix en est à sa quatrième session au baccalauréat en génie mécanique. Dans le cadre de celui-ci, il a eu l’opportunité d’effectuer un stage au laboratoire L-TIPS de l’UQTR qui s’intéresse entre autres aux technologies et à l’innovation pour la performance sportive.
« C’est vraiment intéressant comme milieu. J’applique ce que je vois en classe à un corps humain et à un système afin de prédire la performance. Étant triathlète, c’est quelque chose qui me parle beaucoup. »
Aux termes de son baccalauréat, Félix mentionne qu’il aimerait effectuer une maîtrise en biomécanique avec le L-TIPS afin de réaliser un projet de grande envergure. Passionné par la course à pied, c’est assurément un sujet qui pourrait piquer sa curiosité éventuellement.
Félix conclut l’entrevue en encourageant les autres étudiants-athlètes à faire du mieux qu’ils peuvent pour s’entraîner en ce moment afin d’être prêts pour le retour à la compétition qui viendra éventuellement.
Questions en rafale
Superstition avant une course : Le plus possible sur une saison, je vais être habillé pareil pour courser. J’ai vraiment des vêtements que je ne porte pas à l’entraînement. Je les garde uniquement pour les courses. Sinon, c’est surtout au niveau des repas. Même déjeuner, même collation afin d’enlever le plus de variables possibles.
Après une compétition, tu es plus Gatorade ou bière : Aucun des deux, je dirais vraiment un shake de protéines et après chaque entraînement, un lait au chocolat !
Athlète préféré : Il y en a plusieurs, mais en ce moment je suis un club américain qui se nomme Tinman Elite et le leader est Drew Hunter. Je m’inspire de leur mode de vie de coureurs professionnels, leurs répartitions dans les journées et même leurs recettes pré-entraînement.
Habitudes alimentaires : Je suis très fort sur le Nutella lors du déjeuner, surtout les matins de courses. Après la compétition par contre, c’est dessert, gâteau au fromage, des récompenses qui sont généralement très sucrées.