Nos résultats ont montré que l’augmentation de la turbidité de l’eau a entraîné des pertes importantes de la végétation aquatique, qui constitue un habitat de qualité pour les larves d’insectes et les poissons. Cette perte de végétation aquatique a entraîné à son tour des changements dans plusieurs composantes de l’écosystème. La perchaude, une espèce sentinelle du lac Saint-Pierre qui a subi un fort déclin dans les années 1990, a été particulièrement affectée : l’abondance des larves, la croissance des juvéniles et l’abondance des adultes ont diminué de façon significative suite à cette perte d’habitat très important pour l’espèce. Ces changements ont également affecté l’ensemble de la communauté de poissons : plusieurs espèces se sont cantonnées à des habitats végétalisés et ont fui les eaux turbides, ce qui réduit l’étendue de leur distribution.

Cette thèse a permis de décrire des phénomènes écologiques clés qui fourniront des informations cruciales pour la gestion de cet écosystème, qui est constitué non seulement du lac lui-même, mais de son bassin versant, deux entités interdépendantes d’un continuum écologique. La réhabilitation du lac Saint-Pierre passera nécessairement par une amélioration de la qualité de l’eau provenant du bassin versant et la protection des herbiers aquatiques, qui sont des habitats essentiels au maintien de la biodiversité de ce joyau du fleuve Saint-Laurent.

Thèse de doctorat en sciences de l’environnement soutenue le 8 janvier23 mars 2021.

Membres du jury

M. Pierre Magnan, directeur de recherche
Professeur, Université du Québec à Trois-Rivières

M. Andrea Bertolo, codirecteur de recherche
Professeur, Université du Québec à Trois-Rivières

Mme Angélique Dupuch, présidente de jury
Professeure, Université du Québec en Outaouais

M. Peter Eklöv, évaluateur externe
Professeur, Uppsala University

M. Jonathan Lefcheck, évaluateur externe
Chercheur-scientifique, Smithsonian MarineGEO Network