Face à l’augmentation significative des homicides conjugaux, aussi appelés « féminicides », et des signalements en matière de violence conjugale au cours des derniers mois, la prévention des violences commises au sein du couple continue d’être une priorité de santé publique majeure.
La littérature sur les violences conjugales indique la présence de facteurs associés à l’augmentation du risque de violence et d’homicide au sein du couple. Cependant, parmi les travaux portant sur les caractéristiques psychologiques d’hommes auteurs de violences conjugales, peu d’entre eux distinguent ces caractéristiques en fonction des différents types de comportements de violences conjugales commis.
L’objectif général de la présente thèse était d’explorer les différents profils d’hommes auteurs de violences conjugales avec et sans passage à l’acte homicide en fonction de leurs caractéristiques criminologiques, psychosociales et intrapsychiques. Nos travaux mettent en évidence différents profils d’auteurs de violences conjugales et d’un homicide conjugal se distinguant notamment par la présence d’une séparation conjugale récente, les antécédents de violence contre soi-même et autrui, de même que leurs capacités de gestion des émotions et des conflits internes.
À la lumière de nos résultats, il apparait que l’évaluation des caractéristiques psychosociales et intrapsychiques pourrait faire partie d’une approche clinique guidée pour l’évaluation des violences conjugales, notamment en permettant aux intervenants et cliniciens de questionner la dynamique relationnelle et les capacités de régulation émotionnelle de ces hommes. L’arrimage entre les facteurs comportements et intrapsychiques permet de tenir compte des différents niveaux de facteurs de risque d’homicide.
Soutenance de thèse en psychologie soutenue le 25 mai 2022.