Saviez-vous que la communauté trifluvienne a accès depuis 2019 à tout un pan de l’histoire culturelle tout près de chez elle ? En cédant leur monastère dans lequel elles vivaient depuis plus de 300 ans, les Ursulines de Trois-Rivières ont laissé derrière elles un héritage extraordinaire.
C’est par l’entremise d’un Projet d’intervention dans la communauté (Picom), né d’un partenariat fructueux entre le Pôle culturel du Monastère des Ursulines de Trois-Rivières et l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), que six étudiantes et étudiants du Département de lettres et communication sociale, soit Véronique Guyaz, Phoebe Bruyère, Nadège St-Arnaud, Zohra Cloutier, Justin Belisle, Diane Daudelin, Marie-Hélène Nadeau et Kilyan Bonnetti, ont eu la chance de parcourir les archives et la bibliothèque de livres anciens détenues par cette communauté religieuse qui fut le berceau de l’éducation des jeunes filles depuis l’époque de la Nouvelle-France.
Échelonné sur deux sessions universitaires (automne 2023, hiver 2024), le projet a permis, dans un premier temps, d’enrichir la base de données de l’Inventaire des imprimés anciens du Québec du Centre Joseph-Charles Taché en inventoriant plus de 70 ouvrages appartenant aux Ursulines et datant des XVIIe et XVIIIe siècles.
Dans un deuxième temps, chacun des étudiants a constitué un dossier de recherche explorant une facette de la culture savante promue par cette communauté religieuse féminine. Certains se sont penchés sur l’histoire de la grammaire, alors que d’autres se sont orientés vers les méthodes d’enseignement prodiguées aux jeunes filles au XIXe siècle, notamment en composition littéraire et en musique, arts chéris par les Ursulines.
Quant aux autres projets, ceux-ci traitent aussi bien des peintures de la chapelle que de la reconstitution de portraits de personnes influentes du milieu.
Ce Picom s’avère une collaboration des plus bénéfiques. Il est même souhaité que ce projet ainsi que d’autres partenariats du genre soient reconduits dans les prochaines années. L’archiviste Christine Machiels constate plusieurs avantages à cette entreprise : « Nous conservons au Monastère de Trois-Rivières, à quelques kilomètres de l’Université, un patrimoine archivistique extraordinaire qui gagne à être mieux connu. L’idée du Picom était d’offrir aux étudiants l’occasion d’une première expérience de recherche dans une bibliothèque de livres anciens et en archives. Pour le Pôle culturel, la démarche, même si elle est exploratoire, est précieuse : elle a permis de mettre la lumière sur le potentiel de certains documents, tant pour la recherche que pour la médiation culturelle. Bien sûr, un centre d’archives, c’est un lieu de préservation, mais cela peut aussi être un lieu vivant de discussions au gré des découvertes, en même temps qu’un espace de transmission, valeur chère aux Ursulines. »
Le résultat de ces recherches aidera, entre autres, à mieux aiguiller les scientifiques qui s’intéressent aux documents historiques de même qu’à mieux connaître les pièces d’archives susceptibles d’enrichir les diverses expositions du Musée des Ursulines.
En conclusion, le partenariat entre le Pôle culturel du Monastère des Ursulines de Trois-Rivières et l’UQTR, à travers ce Picom, permet aux participants d’explorer un pan fascinant de l’histoire culturelle locale, de faire des découvertes enrichissantes et d’entrevoir de nouvelles perspectives de recherche. Bien plus qu’une simple expérience pédagogique, ce projet fécond a servi d’excellente préparation aux études de cycles supérieurs, offrant aux étudiants une immersion précieuse dans la recherche en bibliothèque et en archives.
À la lumière de ce succès, la communauté universitaire est conviée à assister à la présentation officielle des travaux de recherche réalisés dans le cadre du Picom lors des Journées d’étude du Laboratoire sur l’histoire et la pensée modernes les 15 et 16 avril prochains (3109-CIPP). Ce sera une belle occasion d’apprécier le travail accompli par les étudiants et de réfléchir à la valeur de la préservation et de la transmission du patrimoine culturel local.
***Cet article a été rédigé par l’équipe ayant réalisé le projet PICOM, soit Véronique Guyaz, Phoebe Bruyère, Nadège St-Arnaud, Zohra Cloutier, Justin Belisle, Diane Daudelin, Marie-Hélène Nadeau et Kilyan Bonnetti, dans le cadre d’une collaboration avec le Service des communications et des relations avec les diplômés (SCRD) visant à développer des compétences en rédaction et en communication chez les étudiantes et étudiants de l’UQTR.