Les 19 et 20 janvier derniers, le gouvernement du Québec a tenu une consultation publique sur les effets de la pandémie sur la santé mentale, menée par le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux Lionel Carmant. Parmi les différents thèmes abordés : la santé mentale des personnes handicapées en contexte de pandémie. C’est à ce sujet qu’est intervenu Martin Caouette, professeur au Département de psychoéducation de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et titulaire de la Chaire Autodétermination et handicap.
Durant son allocution, le professeur a fait tout d’abord ressortir certains impacts de la pandémie sur la santé mentale des personnes présentant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme. En effet, les conséquences observées pour nos concitoyens jusqu’à ce jour sont grandes : changement des routines de vie, sentiment d’impuissance, détresse et anxiété. Sans oublier l’impact sur les proches aidants, dont certains n’ont plus accès à des moments de répit, doivent quitter leur emploi ou gérer des troubles de comportement issus de la situation.
Si tous les citoyens ont subi les conséquences de la pandémie, les personnes ayant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme ont été tout particulièrement touchées.
Une occasion de revoir nos façons de faire
Afin de soutenir la santé mentale de nos concitoyens présentant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme, le professeur a fait également état de pistes de solutions qui pourraient être entreprises à court ou à moyen terme par le gouvernement.
- Rehausser l’ordre de priorité de la vaccination.
Pour ces personnes présentant un fonctionnement intellectuel particulier, la vaccination représente un geste tangible pour se rassurer sur sa capacité de se protéger de la maladie. En plus d’une question de santé physique, il s’agit également d’un geste bénéfique pour la santé mentale des personnes et leurs proches.
- Considérer les personnes avec un faible niveau de littératie dans les communications au sujet de la pandémie.
Dans un contexte où nous sommes en constante exposition à l’information par rapport à la pandémie, l’accès à de l’information adaptée et non infantilisante pour les personnes présentant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme peut devenir un lever d’action important.
- Considérer le répit comme un service essentiel pour les personnes en situation de handicap et leurs proches.
Pour soutenir les proches aidants des personnes présentant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme, il est nécessaire de leur donner accès à du soutien et à du répit de qualité. L’absence de temps de répit impacte de façon négative la santé mentale des proches aidants tout comme celle des personnes elles-mêmes.
- Revoir les options résidentielles pour les personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme ou une déficience intellectuelle.
La situation actuelle fait ressortir différentes lacunes et limites des différents modèles de milieux de vie actuelles disponibles pour les personnes adultes présentant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme. Les politiques du gouvernement en matière d’habitat devraient être revues à moyen terme afin de permettre à tous nos concitoyens d’accéder à de véritables chez-soi.
En savoir plus
Pour revoir la consultation : https://www.youtube.com/watch?v=qdpr-eEOcEo&feature=youtu.be&fbclid=IwAR1_eptR437LBR86FrVUBByk3qFiB27m4Jn_nBqiA72NSk1zvvk5BRpgiQs
Pour consulter l’article de vulgarisation COVID-19 et déficience intellectuelle de la Chaire Autodétermination et handicap : https://oraprdnt.uqtr.uquebec.ca/pls/public/docs/GSC5739/O0002795008_Qu_en_dit_la_recherche_1_COVID_DI.pdf
Pour en apprendre davantage sur la Chaire Autodétermination et handicap : www.uqtr.ca/cah