Huit étudiantes du baccalauréat en enseignement en adaptation scolaire et sociale ont répondu à l’appel lancé il y a 2 ans par la professeure Sylvie Ouellet du Département des sciences de l’éducation : se rendre à Haïti pour effectuer un stage de 2 mois, du 5 janvier au 1er mars 2016. Cette expérience en classe haïtienne, indéniablement enrichissante, ne laissera certainement pas nos étudiantes indifférentes.
Parmi celles-ci, Kassandra Lemire et Jessika Olivier anticipaient le voyage avec fébrilité, avant même leur départ pour la communauté rurale de Sainte-Suzanne. « C’est une opportunité, mais aussi un bon défi! », lance Jessika. Acquiesçant les paroles de sa collègue, Kassandra enchaîne : « Il va falloir s’adapter à la réalité haïtienne, qui est tellement différente de la nôtre. Le matériel pédagogique et didactique est plus rudimentaire, l’accès aux ressources est moins évident. Cela mettra à l’essai notre capacité d’adaptation et notre débrouillardise. »
S’attendent-elles à subir un choc culturel? Pour Kassandra, qui a déjà voyagé dans les pays sous-développés, le choc sera davantage sur le plan de la tâche d’enseignant : « L’enseignement y est très traditionnel, sans moyen technologique et, contrairement au Québec, avec peu de participation des élèves. » Sa collègue Jessika ajoute : « Les groupes ne sont pas homogènes, alors parfois on peut enseigner à des ados dans les classes primaires. Le cheminement de l’enfant n’est pas aussi bien défini que chez nous; aller à l’école devient une opportunité. »
Elles ajoutent que la collaboration avec l’enseignant associé haïtien sera un autre aspect enrichissant de l’expérience. « Nous pourrons mieux comprendre leur contexte et échanger sur les pratiques pédagogiques », précisent Kassandra et Jessika. Chose certaine, ces deux jeunes femmes, ainsi que leurs six camarades de classe prenant part au voyage, rapporteront un important bagage culturel, qui leur sera utile dans le contexte où l’école québécoise se veut de plus en plus multiculturelle.
Consolider l’orientation internationale en sciences de l’éducation
Peu importe où que l’on soit sur la planète, l’éducation constitue un enjeu universel. Pour les chercheurs et étudiants de l’UQTR, il est alors intéressant d’échanger avec des confrères universitaires des autres pays sur les meilleures pratiques, d’aider ces derniers à développer de nouvelles méthodes pédagogiques, ou encore d’effectuer du transfert de connaissances et de savoir-faire.
Ce contexte d’internationalisation, qui d’ailleurs s’inscrit dans les priorités de l’UQTR, a incité le Département des sciences de l’éducation à créer un comité de développement international (CDI). Son mandat est de faciliter la réalisation de projets internationaux, qu’ils soient initiés par des professeurs du département, par des partenaires et organisations externes, ou encore par l’entremise du Bureau de l’international et du recrutement de l’Université.
« Le CDI se veut le point de chute pour le traitement des demandes de collaboration internationale en sciences de l’éducation, par exemple lorsqu’il s’agit de participer à des interventions dans d’autres pays, de rencontrer des délégations, d’accueillir des stagiaires, d’appuyer nos professeurs et étudiants qui ont des projets. Ce comité nous permet aussi de répondre efficacement aux demandes, d’uniformiser nos approches et nos stratégies, de partager l’information entre collègues et d’assurer un suivi des dossiers », explique la professeure Martine Cloutier, responsable du CDI, précisant qu’un des prochains objectifs consiste à favoriser la mobilité des étudiants en sciences de l’éducation.