À l’approche de la période des Fêtes, les chercheurs et chercheuses de l’Université du Québec à Trois-Rivières souhaitent vous partager leurs vœux et quelques conseils en lien avec leur expertise. Santé, finances, résolutions, famille ou alimentation, ces professeurs de l’UQTR vous feront réfléchir concernant certains sujets les plus abordés pendant le temps des Fêtes.
Profitez des Fêtes tout en demeurant vigilants
Après deux ans de pandémie, il sera enfin possible cette année de se retrouver en grands groupes pour célébrer Noël et le jour de l’An. Que ce soit les partys de bureau, les fêtes familiales, ou encore les sorties dans des rassemblements publics, les occasions de célébrer seront nombreuses. Bien que toutes ces célébrations soient maintenant permises par la Santé publique, les derniers mois nous ont démontré que des virus courent toujours et que certaines précautions sont essentielles, même si nous espérons tous un temps des fêtes «normal».
« Sans être alarmiste, il est bon de rappeler aux gens de demeurer prudents, surtout ceux qui sont plus fragiles ou qui vont côtoyer des personnes plus à risque de développer des complications. Le taux d’occupation des hôpitaux est toujours élevé à cause de la présence simultanée de trois virus respiratoires (grippe, VRS et COVID. Il y a quand même moyen de passer un agréable temps des Fêtes auprès des amis et de la famille, mais il serait judicieux d’être vacciné contre la grippe, et de recevoir une dose de rappel contre COVID en choisissant un des vaccins bivalents qui protègent mieux contre Omicron. De plus, si l’on a des symptômes d’une infection respiratoire, et peu importe si le test COVID est positif ou non, il serait important d’utiliser les mesures habituelles (masque, distanciation) pour protéger les personnes plus fragiles de votre famille. Oui, la COVID a causé bien des dégâts, mais elle n’a pas gagné. L’attente a été longue, mais nous pouvons enfin reprendre les festivités en faisant de simples ajustements dans nos habitudes. Je souhaite donc à tous un joyeux Noël et une bonne santé en 2023! » – Lionel Berthoux, professeur au Département de biologie médicale.
L’hiver, c’est fait pour jouer!
La température hivernale s’installera au cours des prochaines semaines et des prochains mois avec ses froids mordants et ses accumulations de neige. Certains seront tentés de rester bien au chaud, à l’intérieur, en espérant le retour du printemps. Pourtant, l’hiver est une période de l’année où la population, particulièrement les enfants, devrait sortir prendre l’air et bouger afin de rester active et en bonne santé.
« Je souhaite à tous les parents et leurs enfants un maximum d’activités en famille durant la période des Fêtes de rester actifs tout l’hiver. Ski, glissade, patin, raquette, randonnées…il y a tant de choses à faire! Les études indiquent que les enfants d’aujourd’hui sont moins en forme que ceux d’il y a 30-40 ans. Le temps des Fêtes devient donc une belle occasion pour sortir à l’extérieur afin d’être physiquement actifs et dépenser notre énergie. Une sortie extérieure en famille, chaque jour durant une heure pour rester loin de la tablette et de Netflix, c’est l’occasion de découvrir de nouvelles activités et de développer de saines habitudes de vie. » – Stéphanie Girard, professeure au Département des sciences de l’activité physique.
Offrir notre temps et notre présence en cadeau
On sous-estime trop souvent l’impact positif qu’on peut avoir sur les gens. Particulièrement en cette période de l’année où nous devrions normalement vivre des moments heureux auprès des personnes qu’on aime. Malheureusement, ce n’est pas le cas pour tout le monde, et ce même dans notre propre entourage.
«Que peut-on faire alors? Un geste aussi simple que d’envoyer un message texte, de téléphoner un proche ou de proposer une sortie à un ami peut faire beaucoup de bien. C’est aussi respecter les limites des personnes qui sont mal à l’aise de voir les autres à cause des craintes liées à la COVID-19. Leur proposer des alternatives répondant mieux à leurs besoins est une bonne façon de garder et cultiver le lien. Ce sont tous des exemples de petits gestes qui peuvent apporter beaucoup de réconfort et de bonheur à ceux et celles qui vivent des moments difficiles. Cette année, je nous souhaite à tous et à toutes de faire preuve de compassion et d’amour envers ceux et celles qui nous entourent. Je nous souhaite également de pratiquer l’auto-compassion et la bienveillance envers soi. » -Georgia Vrakas, professeure au Département de psychoéducation et travail social.
Alimentation : suivre son instinct!
Est-ce possible de profiter des plaisirs de la table durant la période des Fêtes sans en subir les contrecoups? Doit-on absolument dire non au sucre à la crème de grand-maman ou aux nombreuses grignotines qui nous passent sous le nez lors des rassemblements en famille ou entre amis?
« Plutôt que d’entretenir une relation difficile avec la nourriture en calculant les calories ou en multipliant les aller-retour sur la balance, je propose simplement à tout le monde de manger en dégustant, tout en respectant ses signaux de faim et de satiété. Comme il n’existe pas de bonne ou de mauvaise façon de manger, le temps des Fêtes devient une occasion de savourer pleinement ce qu’on aime et de profiter des plats qui nous font du bien avec les personnes que nous apprécions. Pour la période des Fêtes, je souhaite des tablées bien garnies de nourriture où le plaisir de manger ne se transformera pas en culpabilité. » -Émie Therrien, membre du Groupe de recherche Loricorps.
Pas de temps pour la chicane
Le temps de Fêtes, c’est aussi les retrouvailles en famille et en grands groupes où l’on se sent parfois piégés dans des discussions malaisantes et interminables. Le beau-frère vous dérange avec ses théories complotistes? Matante Ginette s’emporte à propos des mesures sanitaires? Fiston monopolise l’attention du groupe avec ses inquiétudes sur les défis environnementaux? Dans pareille situation, il existe toujours moyens de s’en sortir, sans ruiner l’ambiance.
« Il y a un moment et un temps pour chaque chose. Si les rassemblements des Fêtes ne doivent pas être le théâtre de débats tendus sur des sujets polarisants, il ne faut pas pour autant laisser dire des choses inacceptables autour de vous sans aucune réaction. Il faut donc trouver l’équilibre et faire preuve d’ouverture envers celles et ceux qui ont des opinions différentes, tout en précisant qu’on n’est pas forcément d’accord avec de tels énoncés. On pourra alors passer d’agréables soirées remplies de discussions constructives, de tendresse et d’amour avec nos amis et nos proches. C’est d’ailleurs ce que je vous souhaite pour le temps des Fêtes. » -Sivane Hirsch professeure au Département des sciences de l’éducation.
Attention à la surconsommation et aux dettes
Durant la période intense de magasinage des Fêtes, les consommateurs deviennent très prévisibles et désespérément irrationnels, donc voués à être trompés par un nombre impressionnant de biais cognitifs. Les spécialistes du marketing en sont bien conscients! Comment faire pour ne pas tomber dans le piège de la surconsommation?
«C’est durant la période des Fêtes, pris par la vitesse et l’ampleur des tâches à réaliser, soumis à une bonne dose d’émotions, que nos comportements irrationnels culminent. Comment survivre à cette surconsommation des Fêtes qui vous laissera avec une carte de crédit qui déborde ? S’il n’est pas déjà trop tard à ce stade-ci, il vaut mieux se faire un plan précis et un suivi des dépenses afin d’éviter un difficile lendemain des Fêtes. S’il y a un souhait que je vous adresse pour le temps des Fêtes, ce serait un maximum de lucidité en matière de consommation.» -Marc Bachand, professeur au Département des sciences comptables.