En 2025, le Service des archives et le Musée des Ursulines s’installeront dans de nouveaux espaces agrandis. Rien de tel qu’un Projet d’intervention dans la communauté (Picom) offert par l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) pour aider l’archiviste à préparer des outils documentaires utiles aux chercheurs et pour fournir à l’équipe du Musée des matériaux qui aideront à scénariser la future exposition permanente sur les Ursulines.
Mélissa Bélanger, Maude Bourdeau, Mathieu Lecours et Sasha Lop Vip du baccalauréat en histoire ont donc eu pour mandat de trouver dans les archives tout ce qui concerne un des volets de cette expo, à savoir l’Hôtel-Dieu. Ce fut le seul hôpital de Trois-Rivières entre 1697 et 1886. Ils ont dû dépouiller des documents très anciens, consigner l’information dans un fichier accessible et indexé, et monter des dossiers de recherche sur tous les thèmes pertinents.
Hôpital, hôpital, mais n’imaginez rien qui ressemble à un hôpital… d’aujourd’hui ! On parle de deux salles de six lits chacune, une pour les hommes, l’autre pour les femmes, situées dans le monastère lui-même. Les sœurs y ont pansé les soldats blessés au temps de la Nouvelle-France, puis durant l’invasion américaine de 1775, et enfin pendant la Guerre anglo-américaine de 1812-1815.
Mais la plupart du temps, l’hôpital était en fait un hospice, c’est-à-dire un refuge pour les indigents, les infirmes et pour les vieillards qui n’avaient pas d’autre endroit où aller. Pendant la première moitié du XIXe siècle, à la demande du gouvernement qui tenait à enfermer les insensés (notez en passant comme le vocabulaire a changé), les sœurs ont aussi accueilli à peu près six aliénés à la fois, qui étaient gardés dans des loges minuscules aménagées dans un bâtiment au fond de la cour.
Bref, ce n’était pas un hôpital pour guérir les malades, ni encore moins les victimes d’épidémies, fréquentes avant la découverte des vaccins. D’ailleurs, le médecin ne venait que sur appel. Les Ursulines donnaient beaucoup de soins, mais avec peu de moyens. Les traitements se limitaient à des purgations, à l’application d’onguents fabriqués à partir d’huile d’aspic, de camphre ou d’autres ingrédients assez mystérieux, ou encore à l’administration de remèdes maison comme des tisanes d’herbes médicinales cultivées dans le jardin du monastère, des potions à base d’huile de foie de castor, et des sirops d’absinthe ou de vinaigre. Mais le meilleur remède, c’était encore l’appel à la résignation, et la purification par la prière et la réception des derniers sacrements, que le prêtre se dépêchait de venir offrir quand la mort paraissait imminente. Faire suivre aux malades le chemin du Seigneur, viser le salut de leur âme, telle était la préoccupation première des Ursulines. L’hôpital a fermé ses portes en 1886 après l’arrivée des Sœurs de la Providence, qui ont fondé l’hôpital Saint-Joseph.
« Pour nous, historiens et historiennes en devenir, le travail en archives, c’est vraiment passionnant ! Deux incendies, en 1752 et 1806, ont détruit tous les papiers, mais les Ursulines se sont acharnées immédiatement à reconstituer leur riche histoire en faisant copier tous les documents qui les concernaient et qui se trouvaient ailleurs. Si bien que nous avons aujourd’hui le plaisir de nous casser les yeux à déchiffrer des écritures anciennes et des mots parfois bizarres. Tout un monde disparu s’ouvre à nous. Par notre travail, l’UQTR rayonne, et Trois-Rivières devient encore un peu plus une ville d’histoire et de culture », expriment les membres de l’équipe étudiante du Picom, fiers de leur travail.
Le vernissage de l’exposition aura lieu en 2025. Restez à l’affût pour connaître le moment exact.
***Cet article a été rédigé par l’équipe ayant réalisé le projet PICOM, soit Mélissa Bélanger, Maude Bourdeau, Mathieu Lecours et Sasha Lop Vip, dans le cadre d’une collaboration avec le Service des communications et des relations avec les diplômés (SCRD) visant à développer des compétences en rédaction et en communication chez les étudiantes et étudiants de l’UQTR.