Un petit pas pour l’homme… 50 ans plus tard

par | Juil 17, 2019 | Chimie, biochimie et physique, Reportage, Sciences et technologies

Ce n’est pas d’hier que le voyage vers la Lune fait partie de l’imaginaire collectif. Bien avant la mission Apollo, de nombreuses œuvres de fiction témoignaient déjà de l’obsession de l’humanité à l’égard de son satellite. Pas surprenant donc que le premier alunissage ait suscité autant d’attention. Pour M. Bénard, qui enseigne aujourd’hui l’astrophysique, cette fascination allait même plus loin.

« J’ai eu la chance de suivre cet alunissage à la télévision lorsque j’étais un jeune enfant, et cet événement est resté ancré dans ma mémoire. Il a été marquant dans le développement de mon intérêt pour la science en général et la physique en particulier. La mission Apollo m’a aidé à réaliser qu’on pouvait prédire la trajectoire d’un objet avec suffisamment de précision pour atteindre une cible aussi lointaine que la Lune », raconte le professeur.

Évidemment, M. Bénard n’était pas le seul à s’extasier devant l’exploit des trois astronautes. Le monde entier retenait lui aussi son souffle.

« L’alunissage s’inscrivait dans le contexte politique de rivalité entre les États-Unis et l’Union soviétique, qui avait réussi à envoyer un être humain en orbite avant les Américains. D’un point de vue plus général, il s’agissait aussi de la première fois que les humains quittaient la Terre pour marcher sur un autre corps céleste. À son retour, Armstrong a même parlé du début d’un nouvel âge pour l’humanité », se souvient-il.

Outre les enjeux politiques, le professeur rappelle également que la conquête de la Lune a entraîné de nombreuses contributions sur le plan scientifique.

« L’alunissage a été un jalon important dans l’exploration de l’espace, et a mené au développement de plusieurs technologies. Ça a aussi grandement fait avancer notre connaissance de la géophysique de la Lune. Les miroirs laissés à la surface de la Lune (Laser Ranging Retroreflector), qui sont toujours fonctionnels, nous ont permis de mesurer avec une grande précision la distance qui nous sépare de notre satellite, ainsi que ses paramètres orbitaux », indique M. Bénard.

Pierre Bénard, professeur au Département de chimie, biochimie et physique de l’UQTR.
-Photo : Daniel Jalbert

Surmonter les difficultés

Bien que les ordinateurs existaient déjà en 1969, leur potentiel technologique était encore loin de ce que l’on connait aujourd’hui. L’ordinateur de navigation de la mission Apollo fonctionnait sur 4 ko de RAM, et avait un espace de stockage de 72 ko. En comparaison, le iPhone X est 750 000 fois plus puissant, et peut contenir près de 900 000 fois plus de données. Naviguer dans l’espace avec un tel appareil était donc une aventure périlleuse.

« En raison de la faible puissance des ordinateurs de l’époque, le principal défi était la gestion des opérations complexes liées à l’alunissage. Le traitement de l’information a d’ailleurs causé des problèmes informatiques pendant la descente », souligne M. Bénard.

Le professeur précise également que d’autres contraintes techniques ont compliqué la tâche des astronautes.

« Il y a eu des problèmes de communication entre la NASA et le module lunaire pendant l’alunissage, et la gestion serrée du carburant ne laissait pas beaucoup de marge de manœuvre aux astronautes lors de la descente », ajoute-t-il.

L’avenir du voyage interstellaire

Depuis les premiers pas d’Armstrong sur la Lune, la science-fiction n’a cessé d’envoyer l’homme toujours plus loin, au point de lui faire explorer des galaxies lointaines. Dans la réalité, voyager dans l’espace demeure encore aujourd’hui un défi de taille.

« La NASA souhaite retourner sur la Lune pour y établir une présence humaine permanente. On parle aussi de Mars comme étant la prochaine destination de l’homme. Un tel périple s’accompagnera vraisemblablement de défis humains et technologiques encore plus grands, même en considérant les avancées spectaculaires que nous avons réalisées en sciences informatiques», conclut M. Bénard.

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