Détermination et engagement : deux traits de la personnalité de Josée Perron, diplômée au baccalauréat en génie électrique de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), qui lui permettent d’évoluer dans un secteur d’activité hautement technologique et en constante évolution. Portrait d’une femme de tête et de cœur, que le leadership et l’authenticité ont fait gravir les échelons jusqu’au poste de directrice générale, Services professionnels en Réseautage, au sein de la division Marchés Affaires chez Bell Canada.
Au quotidien, Josée Perron doit assumer ses fonctions dans un contexte où la concurrence est agressive, où les technologies arrivent rapidement à maturité, où l’on doit jongler entre les besoins et attentes du client, et ce, tout en ayant l’obligation de produire des gains financiers pour son employeur. Mais elle possède la poigne nécessaire pour mener de front les projets qui lui sont confiés : « C’est certain que ça prend de la drive, qu’il ne faut pas avoir peur de mettre son pied à terre, de prendre et d’assumer des décisions. Il faut s’orienter vers l’atteinte des résultats et le respect des engagements envers le client, sans oublier d’être à l’écoute de son équipe. »
L’ingénieure est à la tête d’une équipe qui, outre les 6 gestionnaires sous sa gouverne, compte quelque 150 employés permanents et une soixantaine de contractuels responsables de livrer aux clients d’affaires de Bell – institutions bancaires, chaînes de magasins, entreprises, établissements d’enseignement – des services liés à l’intégration de technologies complexes comme la téléphonie IP, les réseaux sans fil, les télécommunications de données, les communications unifiées, etc.
Une femme « non traditionnelle »
Leader innée qui navigue entre le génie électrique, les télécommunications et l’administration des affaires, elle avoue avoir toujours eu un désir de se démarquer. Son parcours scolaire, atypique pour une femme, démontre déjà cette facette de son caractère.
À l’école secondaire, Josée Perron sait d’ores et déjà qu’elle ne souhaite pas entreprendre une carrière traditionnellement « réservée » aux femmes, comme infirmière ou enseignante. « J’étais attirée par les professions un peu plus marginales », confie cette première de classe, inspirée par une mère qui travaille à l’extérieur à une époque où plusieurs restent encore au foyer.
Durant les années collégiales, ses ambitions professionnelles se font plus claires. Celle qui entrevoit le génie pour unir son côté cartésien avec la gestion de projet se rappelle : « J’aimais beaucoup les mathématiques et la physique, mais je m’intéressais davantage au côté appliqué que fondamental. De plus, les ingénieurs sont souvent appelés à devenir gestionnaires assez tôt dans leur carrière, ce qui concordait avec mes aspirations professionnelles. »
La jeune étudiante de l’époque, originaire de Cap-de-la-Madeleine, entame donc tout naturellement un baccalauréat en génie électrique à l’UQTR. Étant une des seules filles dans son programme, Josée Perron ne passe pas inaperçue; de fait, question de briser le stéréotype que l’ingénierie s’adresse seulement aux hommes, le Département de génie électrique et génie informatique recourt à son image pour la couverture des brochures promotionnelles.
Durant son passage à l’UQTR, si elle fait la connaissance de son conjoint Martin Dufour, aussi diplômé au baccalauréat en génie électrique, Josée Perron y rencontre également son futur employeur, Bell Canada, lors d’une activité de recrutement universitaire. « J’ai travaillé pour Bell durant deux étés puis, à ma graduation en 1989, j’avais déjà un poste à Trois-Rivières », raconte Mme Perron, qui complète, en 1993, une maîtrise en télécommunications de l’Institut national de la recherche scientifique.
De Trois-Rivières, la diplômée de l’UQTR transpose sa carrière au siège social de Bell Canada, à Montréal, où elle travaille notamment à titre de conseillère en solutions d’entreprises, de chef d’équipe ingénierie et d’architecte principale, avec des clients dans les secteurs de l’éducation, de la finance et des PME.
Se démarquer
Arrive alors un de ces projets qui agissent comme tremplin dans une carrière. En janvier 2002, Josée Perron se voit confier un dossier majeur, soit la préparation d’un plan directeur technologique pour la Société de transport de Montréal (STM), ce qui mènera à un projet majeur d’intégration des communications. Son mandat consiste principalement à élaborer la vision technologique et stratégique du client, pour ensuite coordonner l’intégration des technologies liées à la téléphonie IP et cellulaire, aux radiocommunications, au système intelligent embarqué pour autobus, etc. « On a travaillé très fort pour gagner l’appel d’offres et livrer les services au client », évoque cette gestionnaire de calibre, qui sait créer un climat propice au travail d’équipe.
Ayant relevé le défi haut la main, son succès la mène vers une importante promotion en 2004; ensuite, elle accède à la direction générale des Services professionnels en Réseautage en 2006, fonction que la diplômée de l’UQTR occupe encore aujourd’hui. « Cela devient un autre tournant dans ma carrière puisqu’en fait, il fallait mettre sur pied ce service. Nous sommes partis de zéro et aujourd’hui, les Services professionnels en Réseautage génèrent plusieurs millions de revenus annuellement à Bell Marchés Affaires pour le Québec et Ottawa », affirme Josée Perron, qui obtient sa maîtrise en administration des affaires (MBA) du New York Institute of Technology en 2008.
Réussir à tout concilier
Durant ses périodes les plus fastes, celle qui est également membre du conseil d’administration de l’École de technologies supérieures a toujours su maintenir l’équilibre travail-famille. La mère de trois enfants se garde aussi du temps pour ses amis et pour pratiquer ses loisirs de prédilection que sont la course à pied, le vélo, le ski alpin… et même la danse hip-hop et jazz! Une autre façon pour Josée Perron de se démarquer, cette fois dans sa vie personnelle.