Expliquée brièvement, la conscience métalinguistique est une habileté cognitive de haut niveau qui consiste à réfléchir sur la langue et à traiter ses composantes de manière contrôlée. Elle intègre diverses habiletés métalinguistiques (métasyntaxique, métagrammaticale, métasémantique, etc.) qui permettent à la personne, par exemple, de porter son attention sur les composantes linguistiques du message, de traiter l’information abstraite dans un texte (comme les ambiguïtés et les métaphores), de bien comprendre les consignes données et de résoudre des problèmes (mathématiques, questions sur un texte, etc.). En ce sens, précise la chercheuse, « le niveau de développement de la conscience linguistique est un prédicteur de réussite en lecture, en écriture, en mathématiques ».
Sonia El Euch, professeure au Département des sciences de l’éducation de l’UQTR.
Elle poursuit : « L’école joue un grand rôle à cet égard. Les recherches démontrent que la scolarisation contribue au développement de la conscience métalinguistique, notamment par l’exposition au code écrit qui alimente la capacité à analyser et à réfléchir. » Dès lors, quelles stratégies permettraient de développer et consolider la conscience métalinguistique? La professeure El Euch en cite quelques-unes, comme des exercices de prédiction de sens à partir du contexte ou encore d’imaginer une conclusion à la lumière des informations contenues dans un texte. L’utilisation des métaphores et du langage figuré, l’analyse des ambiguïtés et la paraphrase (reformuler des expressions, des idées) sont également de bonnes stratégies pédagogiques, sans oublier l’apprentissage d’une langue additionnelle.
Ces stratégies sont certes connues et appliquées en classe. Néanmoins, « utilisées de façon systématique et intensive par les enseignants, elles favoriseraient grandement le développement de la conscience métalinguistique. En fait, utiliser plusieurs stratégies pour toucher différentes habiletés cognitives et métacognitives permettrait au système cognitif de fonctionner à plein régime », conclut Sonia El Euch.
