Comment soutenir l’inclusion des enfants ayant des incapacités, tout en permettant le développement optimal de l’ensemble des enfants en milieu de garde? Pour répondre à cette question, la professeure Carmen Dionne, du Département de psychoéducation de l’UQTR, mènera avec ses partenaires une large enquête provinciale auprès des personnes touchées de près ou de loin par l’inclusion des enfants ayant des besoins particuliers dans les milieux de garde.
Au cours des trois prochains mois, l’Enquête provinciale sur les pratiques éducatives inclusives interpellera les parents d’enfants fréquentant un milieu de garde, le personnel éducateur, les gestionnaires des milieux de garde ainsi que les intervenants et dirigeants du milieu scolaire. Il en sera de même pour les intervenants et gestionnaires des Centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) et Centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS).
« Nous avons absolument besoin de la participation des intervenants et gestionnaires de toutes les régions afin de mieux comprendre les mesures en place servant à soutenir l’implantation optimale et pérenne de pratiques inclusives. Le portrait des facteurs facilitants et des freins et dans les modèles existants servira de point de départ pour le développement d’un modèle de soutien au développement des enfants en milieux de garde inclusifs », explique Mme Carmen Dionne qui est également titulaire de la prestigieuse Chaire UNESCO en dépistage et évaluation du développement des jeunes enfants.
Milieux de garde inclusifs
Les milieux de garde inclusifs sont ceux qui reçoivent des enfants de 0 à 5 ans qui présentent des incapacités (déficience intellectuelle, trouble du spectre de l’autisme, déficience physique, etc.), qui sont à risque de retards de développement, et ce, tout en accueillant les enfants au développement typique.
En somme, il s’agit de la population des enfants en milieux de garde pour lesquels un éventail de soutien au développement doit être disponible. Le ministère de la Famille identifie les enfants ayant des incapacités par le vocable « enfants handicapés » (limitations significatives et persistantes). En ce qui concerne les enfants à risque de retards de développement, il s’agit d’enfants qui, pour des raisons biologiques ou environnementales, ont un risque accru de présenter des délais dans leur développement, mais sans que ces retards ne soient significatifs.
Projet en trois phases
L’Enquête provinciale sur les pratiques éducatives inclusives est la première phase d’un projet de 7 ans. À la lumière des résultats de l’enquête, l’équipe de recherche de Mme Dionne entrera dans la deuxième phase de son projet, soit celle de développer, implanter et évaluer un modèle de soutien au développement global des enfants en milieux de garde inclusifs. Pour se faire, sept centres de la petite enfance (CPE) et leurs partenaires seront mis à contribution pour une période test de trois ans. La troisième phase, dont la fin est prévue en 2024, visera à évaluer les pratiques ainsi améliorées dans les CPE participants à la phase 2.
Une équipe chevronnée
L’enquête provinciale qui débutera sous peu s’inscrit dans le projet Intervention précoce en milieux de garde : modèle intersectoriel de soutien aux enfants en CPE inclusifs qui est dirigé par la professeure Carmen Dionne. Ce projet de 7 ans est financé par le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) pour un total de 2 499 522$. En plus du financement du CRSH, ce projet est rendu possible grâce à la contribution en espèces et en nature de 19 organismes partenaires. Plusieurs collaborateurs sont partie prenante des travaux de la chercheuse sur l’inclusion depuis plus de 20 ans.
En plus de Mme Dionne, ce projet implique d’autres chercheurs de l’UQTR, soit Claude Dugas, Annie Paquet, Michel Rousseau et Stéphanie Girard. Des collaborateurs du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), des Centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord, du Bas-Saint-Laurent et du CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) ainsi que plusieurs chercheuses et chercheurs du Québec et des États-Unis sont également impliqués.
Précieux partenaires
Les partenaires du projet sont le Regroupement des centres de la petite enfance de la Mauricie et du Centre-du-Québec (RCPE 04-17), en tant que partenaire principal, et 7 CPE de la Mauricie et du Centre-du-Québec (CPE l’Arbre enchanté, CPE À tire d’aile, CPE Manège des tout-petits, CPE Hoplavie, CPE Premiers pas) et de l’Abitibi-Témiscamingue (CPE La vallée des Loupiots, CPE Bambin et Câlin). Les autres partenaires impliqués sont le ministère de la Famille (MF), le ministère de Santé et des Services sociaux (MSSS), le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MÉES), le CIUSSS MCQ, le CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean, l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE), l’Office des personnes handicapées du Québec (OPHQ), la Fondation Lucie et André Chagnon, le Réseau national d’expertise en trouble du spectre de l’autisme (RNETSA), ainsi que la Fondation de l’UQTR.