Le professeur Pierre Leroux de l’Université catholique d’Angers (Angers et Nantes) et professeur associé en communication à l’UQTR a prononcé une conférence dans le cadre du cours Médias et société donné par Jason Luckerhoff le jeudi le 11 avril à l’UQTR. Dans le cadre de cette conférence, Monsieur Leroux a parlé de la crise de Gilets Jaunes en France et de leurs stratégies de communication.
Le professeur Leroux a notamment expliqué la difficulté des médias à offrir un portrait global de cette crise comme celle-ci n’adopte pas les cadres des manifestations qui ont traditionnellement lieu en France. Il a illustré ce qui fait la force du mouvement et sa fragilité, soit sa capacité de s’organiser rapidement grâce aux médias sociaux, le fait d’avoir de réelles rencontres avec les gens et aussi le fait de rassembler un ensemble varié de protagonistes – des entrepreneurs, aux politiciens, en passant par les enseignants et les routiers. Leur contestation est parfois même très argumentée. Ce qui est également nouveau par rapport aux anciens modes de protestation est le fait que les perturbations ont lieu le samedi et ne dérangent donc pas le travail des gens qui y participent. Monsieur Leroux remarquait également l’horizontalité des rapports de communication entre les protestataires. Horizontalité qui contraste avec la réponse très traditionnelle et hiérarchisée du gouvernement d’Emmanuel Macron : « Les gouvernants n’ont pas pris la pleine mesure des nouvelles formes de communication », expliquait-il.
Pour la professeure Mireille Lalancette qui travaille de près avec Pierre Leroux : « Il était fascinant de voir à quel point les nouvelles stratégies de communication via les médias sociaux permettent de donner une voix à la population, mais que les gouvernements ne semblent pas comprendre les enjeux soulevés par les protestataires. »
Jason Luckerhoff, qui enseigne le cours Médias et société aux étudiants de premier cycle, n’a pas manqué l’occasion de faire des liens avec la campagne municipale pour la mairie de Trois-Rivières : « Si les candidats à la mairie de Trois-Rivières veulent faire sortir le vote chez les jeunes, ils vont devoir mieux comprendre l’usage des médias sociaux et les intégrer davantage dans leurs campagnes. »