L’Université du Québec à Trois-Rivières dévoile l’identité des trois personnes d’exception qui recevront cette année un prestigieux doctorat honoris causa. C’est d’ailleurs un trio exclusivement féminin qui est à l’honneur, puisque mesdames Huguette Picard, Maryse Lassonde et Nathalie Bondil seront honorées pour leurs parcours professionnel et personnel des plus inspirants.
Huguette Picard fait partie des figures pionnières de l’ergothérapie au Québec et au Canada. Diplômée de l’Université de Montréal, elle y a fait une brillante carrière professorale de 35 ans. Ses contributions en recherche et en pédagogie ont influencé plusieurs générations de praticiens et d’enseignants. Défenderesse des intérêts les plus fondateurs de notre société, notamment des personnes vivant avec un handicap ou étant confrontées à des situations de vulnérabilité, la figure d’Huguette Picard est associée de près à la promotion de meilleures pratiques professionnelles dans plusieurs domaines.
Fortement impliquée au sein de son ordre professionnel au Québec, dans plusieurs organisations et causes sociales, son exemplarité et son excellence lui ont permis d’insuffler sa vision de la profession à l’ensemble des universités canadiennes incluant l’UQTR, reconnue par le caractère exceptionnel de son approche par compétences, dont Huguette Picard a fortement contribué à poser les fondements. Ses implications à l’extérieur du domaine de l’ergothérapie ont contribué à l’amélioration des pratiques professionnelles dans les domaines de la santé, des services sociaux et du droit. Sa vision, qui prend appui sur la justice sociale, voire la justice occupationnelle et ses réalisations professionnelles, d’abord à titre de clinicienne et ensuite sur les plan académique et administratif, ont eu des impacts majeurs sur la façon dont la profession d’ergothérapeute est pensée, enseignée et pratiquée à l’échelle nationale.
Détentrice d’un doctorat en neuropsychologie de l’Université Stanford, Maryse Lassonde a été professeure à l’UQTR (1977-1988) et à l’Université de Montréal (1988?2012). Son parcours prolifique et l’importance de sa contribution scientifique aux troubles cognitifs associés à l’épilepsie infantile et aux effets des commotions cérébrales dans le sport ont contribué à provoquer une prise de conscience sur les dangers des traumatismes sportifs. Titulaire, de 2001 à 2013, de la Chaire de recherche du Canada en neuropsychologie développementale, cette scientifique de très fort calibre a reçu de nombreux prix et distinctions en reconnaissance de son parcours exceptionnel et de ses contributions marquantes à la société.
Maryse Lassonde est actuellement présidente du Conseil supérieur de l’éducation du Québec, où elle œuvre notamment à intensifier les efforts collectifs pour favoriser l’inclusion scolaire, l’égalité des chances et la participation des femmes en sciences. C’est animée de cet idéal qu’elle a assumé aussi la direction du volet Nature et technologies des Fonds de recherche du Québec. Son parcours exceptionnel fournit aux jeunes femmes un modèle d’accomplissement inspirant pour les inviter à leur tour à s’engager avec confiance dans la voie des études ou d’une carrière en sciences.
Nathalie Bondil est conservatrice en chef et directrice générale du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM). Diplômée en histoire de l’art de l’École du Louvre et du prestigieux Corps des conservateurs du patrimoine d’État, elle rejoint le MBAM en 1999. Vice-présidente du Conseil des arts du Canada et gestionnaire culturelle reconnue et respectée par ses pairs, elle est impliquée dans de nombreux organismes à vocation culturelle. Sa contribution exceptionnelle au rayonnement de la culture fut récompensée par plusieurs distinctions et marques de reconnaissance. Elle a su faire du musée un lieu humaniste et inclusif dont la valeur éducative et la volonté de proximité permettent de toucher un public plus diversifié et plus jeune, mais aussi d’accueillir quiconque souhaite découvrir et comprendre le monde autrement, en explorant la culture d’expression francophone, son histoire et ses devenirs, à travers les arts.
Par l’originalité de ses réalisations, elle s’est posée à l’avant-garde et a évité de céder à la mode en créant des rendez-vous improbables qui bouleversent et renouvellent tout à la fois les codes et canons de la muséologie. Elle a contribué à refaçonner le monde muséal, désormais considéré comme vecteur de progrès social, acteur citoyen et instrument indispensable d’un mieux-être collectif et individuel, et ce, tant au Québec que sur la scène mondiale.
« C’est avec énormément de fierté que nous soulignons la réussite de ces personnes exceptionnelles, dont le cheminement professionnel, l’engagement et la persévérance sauront inspirer nos étudiants dans la poursuite de leurs études ou le début de leur carrière. Ce que ces trois femmes laissent en héritage dans leurs domaines respectifs justifie les plus grands honneurs et témoignages d’appréciation que nous pouvons leur rendre », souligne le recteur Daniel McMahon.
Rappelons que cette distinction est attribuée à une personne extérieure à l’Université, d’une grande renommée, qui s’avère hautement représentative des valeurs éducatives de l’établissement, et qui se signale par son apport scientifique, social, culturel, artistique ou humanitaire exceptionnel. La remise des doctorats honoris causa se fera lors de la prochaine collation des grades de l’UQTR.