La résilience jouerait un rôle clé sur la qualité de vie des Québécoises et des Québécois, particulièrement sur le plan du bien-être psychologique. C’est ce que laissent entrevoir les résultats préliminaires de l’étude longitudinale VIRAGE qui a été lancée en juillet 2021 et qui vise à mieux comprendre la perception de la qualité de vie et la capacité de résilience de la population durant la période de rétablissement de la pandémie. Cette étude est menée en partenariat avec le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), le Réseau intersectoriel de recherche en santé de l’Université du Québec (RISUQ), l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et l’Institut national de la recherche scientifique (INRS).
En effet, les données de l’étude VIRAGE collectées jusqu’ici suggèrent que la résilience, soit la capacité à rebondir suite à des épreuves difficiles de la vie ou des événements stressants, est associée de manière significative aux quatre composantes de la qualité de vie : la santé physique, le bien-être psychologique, les relations sociales et l’environnement. Tout particulièrement, elle expliquerait jusqu’à 30 % de la variance du bien-être psychologique. « Dans une période de pandémie, où plusieurs changements et événements stressants surviennent, les résultats préliminaires de l’étude VIRAGE suggèrent qu’il faut soutenir le développement de la capacité de résilience au sein de la population pour prévenir les impacts psychologiques, particulièrement chez les personnes les plus démunies », souligne Renée Proulx, directrice administrative de l’enseignement universitaire, de la recherche et de l’innovation au CIUSSS MCQ. Des démarches comme Être mieux… Ensemble! pour des communautés fortes et résilientes, initiée par la Direction de santé publique et responsabilité populationnelle du CIUSSS MCQ, prennent ainsi tout leur sens.
Une qualité de vie variable au sein de la population
L’étude VIRAGE a permis à ce jour d’observer que la qualité de vie de la population québécoise ayant répondu au sondage est généralement bonne, très bonne ou même excellente (82 % des répondants). Cependant, les résultats préliminaires de l’étude suggèrent que la qualité de vie de certaines tranches de la population est moins bonne ou plus affectée par le contexte pandémique.
Par exemple, les personnes à faible revenu et à faible niveau de scolarité auraient une qualité de vie inférieure présentement. Par contre, les résultats préliminaires de l’étude VIRAGE suggèrent que l’impact de la résilience sur la qualité de vie serait encore plus important pour cette partie de la population, ce qui renforce davantage l’importance d’offrir un milieu et des outils favorisant la résilience chez les populations vivant en situation de vulnérabilité.
D’autre part, la composante de la qualité de vie où l’on retrouve la plus grande disparité entre les groupes sociodémographiques est l’environnement. Le sentiment de sécurité, vivre dans un environnement sain, l’accès à des activités de loisir, à du transport et à des soins sont des caractéristiques importantes qui distingueraient la qualité de vie de la population selon leur revenu et scolarité. « Alors que se dessine la phase de rétablissement de la pandémie, le soutien au développement d’environnements favorables à la santé est d’une importance cruciale », souligne Julie Houle, directrice scientifique de l’infrastructure de recherche en prévention et promotion de la santé du CIUSSS MCQ et professeure titulaire au Département des sciences infirmières de l’UQTR.
Une disparité serait aussi observable entre ces groupes sociodémographiques sur le plan de la santé physique. « Cette observation n’est pas surprenante puisqu’il y a des évidences scientifiques qui soutiennent que les environnements influencent plusieurs habitudes de vie liées à la santé et au développement de nombreuses maladies chroniques » ajoute professeure Houle, qui est aussi co-directrice du Groupe interdisciplinaire de recherche appliquée en santé de l’UQTR. Les chercheurs de ce groupe soutiennent que la santé résulte d’une interaction constante entre l’individu et son environnement.
À la recherche de participants supplémentaires
La collecte de données se poursuivant jusqu’en 2026, l’équipe de l’étude VIRAGE est toujours à la recherche de participantes et participants de partout au Québec pour bonifier leurs travaux. Il est possible d’y participer pour contribuer à mieux comprendre la qualité de vie des Québécoises et Québécois dans l’optique de moduler les soins et services sociaux des prochaines années.
Toute personne âgée de 18 ans et plus qui est intéressée à participer à l’étude peut répondre aux questionnaires en ligne.
Faits saillants sur l’étude VIRAGE
- Étude lancée en juillet 2021 en partenariat avec le CIUSSS MCQ, le RISUQ, l’UQTR et l’INRS ;
- Déploiement de l’étude à l’échelle provinciale. À ce jour, des personnes de la Mauricie, du Centre-du-Québec, du Bas-St-Laurent, de la Gaspésie et de l’Abitibi-Témiscamingue ont pris part à l’étude.
- Plus de 1000 participants à ce jour;
- Étude échelonnée sur une durée de 5 ans;
- Intégrée au plan de rétablissement du CIUSSS MCQ, l’étude VIRAGE permettra d’adapter l’offre de soins et services sociaux aux besoins réels de la population pendant et après la pandémie.
- Engagement et mobilisation de plusieurs partenaires: cliniques de vaccination, GMF-U, résidences pour personnes âgées par l’entremise des comités d’usagers.
Renseignements et coordination d’entrevues
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