La décision de Walmart Canada de mettre fin à son programme de plateaux de travail au Québec, le 29 mars dernier, pourrait finalement s’avérer une bonne chose pour l’avancement de la cause de l’inclusion des personnes en situation de handicap ou ayant une déficience intellectuelle.
Le tollé soulevé par cette décision a non seulement fait reculer la multinationale, mais il a généré une immense vague de sympathie pour les travailleurs touchés ainsi que tous ceux qui sont en situation de handicap.
«C’est tout le débat sur l’inclusion sociale et professionnelle des personnes ayant une déficience intellectuelle qui a été soulevé à l’échelle provinciale. Collectivement, il y a eu une prise de conscience. Nous avons vu que la population est très sensible à leur cause. Ce n’est pas pour rien qu’une entreprise aussi puissante que Walmart soit finalement revenue sur sa décision», souligne Martin Caouette, professeur au Département de psychoéducation de l’UQTR.
Auteur d’une lettre d’opinion publiée dans plusieurs médias québécois au lendemain de la décision du géant américain, Martin Caouette ne s’attendait pas à recevoir autant d’appui. Plus de 1200 personnes ont accepté de cosigner sa lettre en moins d’une semaine. Des entreprises ont également été nombreuses à se manifester afin d’embaucher des employés en situation de handicap ou même recruter ceux qui avaient été largués par Walmart.
Une richesse pour le milieu de travail
Martin Caouette insiste d’ailleurs sur le fait que la présence de personnes en situation de handicap dans les milieux de travail entraîne de nombreux bénéfices, et pas seulement pour les personnes elles-mêmes. L’humanisme et la bonne humeur des personnes trisomiques ou autistes peuvent influencer positivement le climat de travail dans certaines organisations. On voit également naître de belles relations d’entraide, de partage et d’amitié entre les employés d’une entreprise et les participants aux différents plateaux de travail.
«Les gens commencent à réaliser que l’inclusion de ces personnes permet de développer leur autonomie, leur sentiment de fierté personnelle et leurs aptitudes sociales. Ce qui est moins connu toutefois, c’est tout l’apport des personnes en situation de handicap dans leur milieu de travail. Les employeurs qui les accueillent sont à même de le constater et ce n’est pas pour rien que plusieurs se sont manifestés lorsque Walmart a décidé de fermer ses plateaux de travail», souligne M. Caouette.
Université internationale d’été en déficience intellectuelle
Environ 300 participants du Québec, de la France, de la Suisse et de la Belgique vont converger vers l’UQTR du 14 au 17 mai prochain, afin de prendre part à une première université internationale d’été en déficience intellectuelle.
En plus des conférences sur les pratiques innovantes en matière d’inclusion sociale et des ateliers donnés par les experts dans le domaine, l’événement permettra la participation de personnes ayant une déficience intellectuelle. Ces dernières pourront assister à l’événement avec leurs proches et y présenter un témoignage afin de partager leur expérience personnelle.
«Nous aimerions que l’événement soit permanent et qu’il se déplace tous les deux ans. Il y a encore beaucoup de travail à faire pour la cause que nous défendons. Des événements comme ceux que nous avons vécus ces dernières semaines démontrent toute la pertinence de la recherche afin de trouver des moyens efficaces pour sensibiliser les gens et les entreprises sur l’importance de l’inclusion», conclut le professeur Caouette.
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