Jacques Abboud a abouti à l’université trifluvienne après avoir quitté sa France natale sur un coup de tête. Un heureux hasard, puisque le jeune chercheur y poursuit depuis 2008 un parcours universitaire marqué par le succès.
Son frère aîné l’ayant encouragé à venir s’installer à Trois-Rivières, Jacques Abboud s’inscrit à l’automne 2008 au baccalauréat en kinésiologie, une discipline qui lui est alors pratiquement inconnue. Vers la fin de sa formation, il est l’un des seuls de sa cohorte à choisir de faire un stage de recherche; c’est la piqûre!
Il poursuit donc à la maîtrise en sciences de l’activité physique. Les résultats de son mémoire, qui porte sur la façon dont l’activité musculaire se propage durant une tâche donnée, montrent que les gens qui souffrent de douleur chronique au dos n’ont pas recours aux mêmes stratégies motrices que ceux qui n’ont pas de douleur. Comme il souhaite creuser davantage le sujet, le chercheur commence à l’automne 2013 un doctorat en sciences biomédicales de l’Université de Montréal, offert en extension à l’UQTR.
«Je porte cette fois-ci mon intérêt sur des individus qui n’ont pas de douleur, en étudiant les stratégies motrices utilisées pendant une perturbation externe du tronc sous différentes conditions: une fatigue musculaire, une douleur expérimentale et un étirement. L’objectif est de vérifier si les stratégies motrices sont spécifiques à la tâche ou si les individus utilisent une adaptation similaire et typique à travers différentes tâches motrices, et s’il est possible de former des regroupements à partir des données recueillies», explique-t-il.
Afin de le guider à travers son parcours universitaire, l’étudiant bénéficie depuis la maîtrise de la supervision de Martin Descarreaux, professeur au Département des sciences de l’activité physique et directeur du Groupe de recherche sur les affections neuromusculosquelettiques de l’UQTR. Il profite également pour son doctorat de l’expertise de Claude Dugas, professeur à et directeur du Département des sciences de l’activité physique, qui agit à titre de codirecteur.
«J’ai la chance d’être bien encadré, de faire partie d’un regroupement de recherche stimulant et d’avoir accès à un laboratoire bien équipé. De plus, on m’a offert au fil des ans plusieurs contrats comme assistant d’enseignement, et plus récemment comme chargé de cours», souligne-t-il.
Jacques Abboud compte à son actif plusieurs publications, dont certaines comme premier auteur. Avec une telle feuille de route, on comprend aisément qu’il cumule les récompenses: bourses d’aide à la diffusion, mentions lors des derniers concours d’affiches scientifiques de l’UQTR, etc. C’est toutefois au printemps 2014 qu’il reçoit la plus grande reconnaissance de la part d’organismes subventionnaires. Ainsi, il bénéficie pour son doctorat d’une bourse du Conseil de recherches en sciences naturelles et génie du Canada (CRSNG), de même que d’un supplément de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST). Cumulant bourses et succès, on l’imagine volontiers poursuivre ensuite avec un stage postdoctoral…