Une passion pour l’histoire qui ne se dément pas depuis l’adolescence, des expériences de travail dans des institutions muséales et éducatives, des présentations à l’autre bout du globe et un désir que l’histoire soit ramenée dans l’espace public. Survol du parcours de Jacinthe De Montigny, une jeune femme qui s’intéresse au passé, mais qui a les deux pieds bien ancrés dans le présent.
Petite, elle se disait qu’elle irait un jour à l’université, mais sans trop savoir dans quel domaine. « Je ne peux cibler un élément déclencheur précis, mais c’est assurément au secondaire qu’est né mon intérêt pour l’histoire; chaque fois que c’était possible, j’intégrais des éléments historiques aux travaux que je devais faire, se remémore Jacinthe De Montigny. Ma passion a ensuite guidé mes choix de programmes d’enseignement, de sorte qu’après des études collégiales et universitaires en histoire, me voilà doctorante en études québécoises! »
Les études doctorales n’étaient pourtant pas nécessairement dans la mire de la jeune femme, qui a jumelé ses études de maîtrise à plusieurs expériences de travail en recherche, en coordination puis en enseignement au niveau collégial. Des expériences qu’elle a adorées. Toutefois, la fin de ses contrats et l’offre de Laurent Turcot, son directeur de maîtrise, de poursuivre avec lui au doctorat ont fait en sorte qu’elle a décidé de demeurer à l’UQTR et d’approfondir les recherches entamées lors de son projet de maîtrise.
Un choix qu’elle ne regrette pas puisque ces derniers mois, les bonnes nouvelles pleuvent! Elle a d’abord su l’hiver dernier qu’elle avait obtenu les bourses Frontenac et Mitacs Globalink, des bourses de mobilité étudiante qui lui permettront d’effectuer son doctorat en cotutelle avec l’Université Paris IV-Sorbonne. Par la suite, le Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC) lui a offert une bourse doctorale de 20 000$ par an pour les trois prochaines années. Enfin, elle a présenté cet été deux conférences à l’international; une première à Hong Kong où elle était la seule représentante du Canada à un colloque sur les empires coloniaux, et une deuxième à Sydney qui mènera subséquemment à une publication.
Dans le cadre de son doctorat, Jacinthe De Montigny travaille sur la perception du Canada dans la presse anglaise et française de la première moitié du 18e siècle. La doctorante souhaite apporter un regard nouveau sur la guerre de la Conquête, un pan de l’histoire canadienne qu’il convient d’étudier davantage afin de mieux comprendre comment les politiques impériales de la Grande-Bretagne et de la France se sont construites.
La jeune femme est convaincue que des événements comme celui-là ont des impacts sur le Québec d’aujourd’hui. « L’histoire est actuellement peu valorisée, mais elle est nécessaire à la société! s’exclame la jeune chercheuse. Il est important de ramener la discipline sur la place publique, de la réactualiser, de la mettre au goût du jour. C’est d’ailleurs ce que réussit avec brio mon directeur de recherche, et dans la mesure du possible, je compte bien faire de même! »
À n’en point douter, si Jacinthe y met la même énergie que pour défendre sa discipline, elle y arrivera aisément.