À cause des effets sédatifs qu’il entraîne, le GHB synthétique est souvent utilisé pour la commission de crimes graves contre la personne – vol, viol, séquestration, etc. Ce psychotrope dépresseur est seulement détectable durant 6 heures dans le sang, et durant 10 à 12 heures dans l’urine. De fait, lorsqu’une victime rapporte avoir été droguée au GHB, il est souvent trop tard pour effectuer les tests de détection. Faute de preuve d’ingestion, ce type de dossiers est donc souvent abandonné par les enquêteurs.
Un des projets de recherche d’André Lajeunesse, professeur au Département de chimie, biochimie et physique de l’UQTR, vise à remédier à ce problème grâce au développement d’un nouvel outil d’investigation en toxicologie judiciaire, qui permettrait de détecter le GHB dans les cheveux, et ce, jusqu’à plusieurs mois après l’ingestion. « On sait que les cheveux poussent d’environ 1,1 centimètre par mois, et que la drogue demeure emprisonnée dans la structure kératinisée du cheveu. Sachant cela, il est possible de prouver l’ingestion du GHB et d’établir assez précisément à quel moment la personne l’a ingéré », souligne le chercheur.
Comme le GHB est présent naturellement dans le corps humain, il est impératif d’évaluer d’abord sa concentration seuil dans les cheveux afin d’établir des profils de distribution. « L’utilisation d’un rapport de concentration avec d’autres molécules clés associées à la synthèse du GHB devrait permettre de normaliser les profils de distribution du GHB naturel dans chaque segment de cheveu d’une personne. Par la suite, il sera possible de confronter ces premiers résultats à des analyses effectuées sur des spécimens de cheveux d’individus ayant ingéré du GHB dans les mois précédents », explique André Lajeunesse.