Les jeunes de 16 à 24 ans fréquentant l’Éducation des adultes sont plusieurs à avoir présenté des difficultés d’apprentissage ou de comportement et des expériences scolaires négatives (Dumont & Rousseau, 2016), en plus de changements et de stress correspondant à leur phase développementale, qu’ils soient normatifs, physiques, cognitifs ou socio-affectifs.
Certains chercheurs se sont interrogés sur les mécanismes par lesquels la spiritualité pouvait favoriser une meilleure adaptation au stress (Krok, 2008, 2015 ; Park, 2005, 2007, 2013 ; Pérez, Little & Henrich, 2009). Ils ont posé l’hypothèse que la spiritualité pourrait aider les individus notamment à puiser dans leurs ressources (coping) et donner du sens à la situation vécue. Il existe encore peu d’études évaluant la relation entre la spiritualité, l’adaptation au stress et le coping, liées à cette période de la vie et au rôle de l’école dans le développement spirituel des individus.
Le but de cette thèse est de décrire les perceptions de la spiritualité chez les jeunes de 16-24 ans fréquentant un centre d’éducation des adultes (CEA), en quoi les pratiques et croyances spirituelles peuvent être favorables à une meilleure adaptation au stress et leur point de vue sur le rôle de l’école dans le développement de leur cheminement spirituel. Finalement, cette thèse a pour objectif de tester le rôle prédictif du bien-être spirituel et du coping spirituel sur le style de coping adopté chez les 16-24 ans fréquentant un CEA.
Les résultats démontrent que les jeunes sont encore nombreux (68,2 %) à reconnaître appartenir à une religion, mais moins nombreux à y accorder de l’importance (31,2 %). Le rôle perçu de la spiritualité dans l’adaptation au stress est également variable. Néanmoins, les résultats laissent percevoir que certaines sous-échelles du bien-être spirituel et du coping spirituel permettent de prédire partiellement quelques styles de coping adoptés. En ce qui a trait au rôle de l’école, les jeunes rapportent qu’elle devrait favoriser l’enseignement de l’ensemble des religions et miser davantage sur la sphère existentielle de la spiritualité, tout en respectant la liberté de chacun de croire en ce qu’il veut. Cette thèse vise à offrir des pistes de réflexions et d’interventions qui pourront servir aux intervenants et ouvrir la voie aux étudiants et chercheurs.
Thèse de doctorat en psychologie soutenue le 24 mai 2019
Membres du jury
Mme Michelle Dumont, directrice de recherche, professeure au Département de psychologie de l’UQTR
Mme Nadia Rousseau, codirectrice de recherche, professeure au Département des sciences de l’éducation de l’UQTR
Mme Danielle Leclerc, présidente du jury, professeure au Département de psychoéducation de l’UQTR
Mme Lise-Anne St-Vincent, évaluatrice interne, professeure au Département des sciences de l’éducation de l’UQTR
M. Luis Adolfo Gomez Gonzalez, professeur au Département de psychosociologie et travail social de l’Université du Québec à Rimouski, évaluateur externe