Les macrophages (Mos) utérins sont exceptionnels dans leur capacité à protéger le placenta d’infections tout en supportant le développement du fœtus semi-allogénique. Par contre, une activation non contrôlée de voies inflammatoires dans ces cellules peut affecter la survie et différenciation du trophoblaste, entraînant des complications gestationnelles comme la perte embryonnaire précoce (PEP). À ce jour, les options thérapeutiques pour contrer la PEP restent peu nombreuses et peu efficaces.
Cette étude visait à caractériser des molécules anti-inflammatoires naturelles (leukemia inhibitory factor; LIF) et synthétiques (dérivés de l’acide aminobenzoïque; DABs) qui pourraient réduire l’inflammation médiée par les Mos.
Nous avons d’abord utilisé des Mos dérivés de monocytes sanguins humains (hMDMos) ainsi que des Mos péritonéaux murins (mPMos) afin de déterminer si nos molécules pouvaient réduire l’activation des voies de signalisation de l’interféron gamma (IFNy) et du granulocyte-macrophage colony-stimulating-factor (GM-CSF) et des fonctions associées à leur activation avec ces cytokines. Nous avons détecté une réduction de l’activation de molécules de signalisation intracellulaire (STAT1, STAT5, NFkB), et une diminution des niveaux d’expression de marqueurs de surface (CMH-II et CD40) dans les Mos activés avec ces cytokines. Chez la souris, l’injection intrapéritonéale de DABs réduit l’expression de l’inducible nitric oxide synthase (iNOS) et la production d’oxyde nitrique (NO) dans les mPMos.
Ces résultats indiquent que LIF et les DABs réduisent efficacement l’activation de voies inflammatoires et qu’ils pourraient avoir un effet bénéfique dans le traitement de pathologies gestationnelles à composante inflammatoire.
Ces travaux sont supportés par des subventions du Conseil de recherche en sciences naturelles et génie du Canada (CRSNG), des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), de la Société de recherche sur le cancer (SRC), des Fonds québécois de la recherche sur la nature et les technologies (FQRNT) et du Réseau québécois en reproduction (RQR).
Thèse de doctorat en biologie cellulaire et moléculaire soutenue le 20 mai 2020
Membres du jury
M. Carlos Reyes-Moreno, directeur de recherche
Professeur au Département de biologie médicale, Université du Québec à Trois-Rivières
Mme Céline Van Themsche, codirectrice de recherche
Professeure au Département de biologie médicale, Université du Québec à Trois-Rivières
Mme Geneviève Pépin, présidente du jury
Professeure au Département de biologie médicale, Université du Québec à Trois-Rivières
Mme Julie Lafond, évaluatrice externe
Professeure, Université du Québec à Montréal
M. Yves St-Pierre, évaluateur externe
Professeur, INRS