Un des axes du mandat du Bureau des relations internationales (BRI) de l’UQTR est la gestion de plusieurs projets de transfert d’expertise et de coopération au développement international. Ces projets sont réalisés dans diverses régions d’Afrique, d’Asie, des Caraïbes et d’Amérique du Sud. Ils concernent principalement l’appui à la mise à niveau et le développement de programmes, la formation de formateurs, le renforcement des capacités et la coopération en recherche.
En effet, en plus de partenariats favorisant la mobilité internationale avec des institutions provenant d’un grand nombre de pays, le BRI est présentement actif, à Madagascar, en Haïti, en Côte d’Ivoire et au Gabon, dans des projets de partage d’expertise et de renforcement de capacités. Ces projets, d’horizons temporels variés et financés par différents bailleurs de fonds, ont été développés et mis en œuvre sur la base de déplacements effectués par les experts de l’UQTR et ses partenaires québécois, vers ces pays d’intervention. De la même façon, des partenaires internationaux réalisent des séjours d’études à l’UQTR.
Les missions sur le terrain permettaient d’être en contact direct avec les partenaires pour la réalisation d’activités, dont des formations et de l’accompagnement pour l’atteinte des objectifs de nos projets. La situation de la pandémie de la COVID-19 impose, cependant, une suspension des déplacements vers l’extérieur du Canada, en respect aux directives de nos gouvernements.
C’est ainsi que s’est posée la question suivante : comment atteindre les objectifs liés aux projets internationaux dans un monde confiné ?
Il est de mise de réajuster le plan de travail de chaque projet pour s’adapter à cette nouvelle réalité. Pour ce faire, la conversion de certaines activités était plus que nécessaire. Ce qui implique une consultation rapide des experts et des parties prenantes de chaque projet afin que ce nouveau plan de travail ajusté réponde aux nouvelles normes de sécurité communiquées autant par le Canada que par le pays d’accueil, tout en respectant les objectifs, les ressources et l’échéancier du projet. C’est ainsi que les missions prévues sur le terrain sont converties en formations et en accompagnement à distance.
Or, comme l’UQTR et bien d’autres universités le vivent depuis mars 2020, la collaboration à distance implique de disposer de moyens de communication adéquats. Pour certains de nos partenaires internationaux, cette nouvelle réalité est un défi de taille, car ils ne disposent pas nécessairement de ressources matérielles et financières permettant d’équiper tous les intervenants de façon appropriée. Nous tenons parfois pour acquis que l’accès à un ordinateur et à un réseau Internet est à la portée de toutes et tous. Or, la fracture numérique est parfois bien réelle dans des pays comme Madagascar ou Haïti par exemple; d’où l’importance de revoir non seulement nos moyens de communication, mais aussi nos mécanismes de transfert d’expertise afin de les adapter à la nouvelle réalité qu’impose une pandémie comme celle de la COVID-19.
Comme dans bien d’autres institutions d’enseignement, la façon de dispenser le savoir ne sera plus la même à l’UQTR. La coopération au développement international sera également transformée. Autrement dit, la situation actuelle nous donne l’occasion de remettre en question les modèles traditionnels de partage d’expertise à l’international.