Les chercheurs Étienne St-Jean, de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et Maripier Tremblay, de l’Université Laval, présentent les derniers résultats de l’étude qu’ils ont menée à propos des conséquences de la pandémie COVID-19 sur la gestion de la PME et la santé psychologique de l’entrepreneur. L’étude prévoyait quatre suivis auprès de femmes et d’hommes entrepreneurs. Cette dernière prise de contact auprès de 197 personnes en juin 2021, soit 12 mois après le début de l’étude, marque une certaine reprise des activités, et par conséquent, une amélioration de leur situation en matière de santé psychologique et de bien-être.
Les résultats révèlent toutefois que certains défis sont encore bien présents et impactent fortement les entrepreneurs et la gestion de leur entreprise. « Même si l’ouverture partielle de l’économie canadienne, rendue possible par la progression des campagnes de vaccination et la diminution des cas, a permis d’améliorer les ventes et de diminuer les mises à pied dans certaines industries, la difficulté de recruter de bonnes ressources demeure un problème pour les entrepreneurs pendant cette période », explique Étienne St-Jean, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la carrière entrepreneuriale et membre de l’Institut de recherche sur les PME.
En effet, ce sont 78,3 % des entrepreneurs sondés qui estiment que le recrutement était difficile au cours de la période allant de février à juin 2021. Par ailleurs, l’accès à des ressources humaines de qualité était à son niveau le plus faible depuis le début de l’étude. Cependant, au moment de la collecte de données, l’optimisme était au rendez-vous. Ce sont près de 80 % des entrepreneurs sondés qui se disaient optimistes concernant le développement de leur entreprise, et 73 % face à la conjoncture économique. Ces taux ont d’ailleurs été les plus élevés observés depuis le début de l’étude.
La pandémie a été source de nombreux changements dans les entreprises et de turbulences dans l’économie. Les entrepreneurs ont toutefois estimé qu’il s’agissait davantage d’occasions à saisir que de menaces à craindre dans 57,2 % des cas (57,1 % en février et 49,7 % en octobre 2020). Comme le mentionne Maripier Tremblay, titulaire de la Chaire de leadership en enseignement sur le développement de l’esprit d’entreprendre et de l’entrepreneuriat, « la situation des entreprises de notre échantillon présente des résultats plus positifs par rapport à février 2021, en ce qui a trait à l’augmentation des ventes, la diminution des mises à pied, la satisfaction de la performance financière, ainsi que le niveau de la profitabilité perçue. On constate que les changements causés par la pandémie semblent s’estomper progressivement ».
C’est également le cas sur le plan financier. Les chercheurs ont observé une amélioration de la situation financière en juin 2021 ; moins d’entrepreneurs étaient alors aux prises avec une diminution de leurs liquidités (76,7 % en juin contre 88,9 % en février) et un moins grand nombre avaient dû s’endetter (35,2 % contre 42,9 %). Ils ont également constaté que 49,2 % des personnes interrogées en juin 2021 (33,6 % en février) n’ont pas eu recours aux mesures gouvernementales. Ainsi, les soutiens déclinent au fil du temps, conforme à l’idée que les turbulences causées par la pandémie déclinent également à cette période.
Une santé psychologique qui s’améliore aussi
On remarque que les défis relatifs à la santé psychologique ont diminué au fil du temps depuis l’annonce de la pandémie. Le pourcentage d’entrepreneurs qui se sentent épuisés a diminué de 2,49 points dans la dernière période (29,54 % en juin 2021 contre 32,03 % en février 2021). Dans ce contexte d’accalmie des effets de la pandémie, la satisfaction d’être une personne entrepreneure et la probabilité de le demeurer pendant les cinq années à venir ont été améliorés par rapport aux périodes précédentes.
Ces quelques résultats sont tirés de la dernière phase de suivi de cette étude longitudinale qui a permis de dégager plusieurs constats qui permettent d’orienter les personnes en affaires et celles qui les soutiennent. « Ce projet de recherche a mené à des publications scientifiques acceptées et d’autres en processus de révision et qui seront publiées très prochainement. Les résultats obtenus jusqu’à maintenant donnent des pistes pour favoriser une meilleure santé psychologique des personnes en affaires, même en temps de crise », a conclu Étienne St-Jean, professeur à l’École de gestion de l’UQTR.
Voici les faits saillants associés à la quatrième et dernière phase de collecte de données.
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