Le professeur Jean-Philippe Leduc-Gaudet du Département de biologie médicale de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) a publié un article intitulé « Autophagy ablation in skeletal muscles worsens sepsis-induced muscle wasting, impairs whole-body metabolism, and decreases survival » dans le plus récent numéro de la revue IScience.
L’autophagie est un processus cellulaire crucial pour le recyclage et la dégradation des composants cellulaires endommagés. Ce processus permet aux cellules de maintenir leur fonctionnement en éliminant les protéines défectueuses, les organites endommagés et d’autres composants cellulaires superflus. Les dysfonctionnements de l’autophagie sont associés, chez l’homme, au cancer, à plusieurs myopathies, à des maladies inflammatoires et des pathologies neurodégénératives.
« Par exemple, la diminution de l’autophagie dans les cellules musculaires entraîne une accumulation d’agrégats qui peuvent être très néfastes à la fonction et l’intégrité des muscles », explique le professeur Jean-Philippe Leduc-Gaudet, auteur principal de l’article récemment publié dans la revue IScience.
Le lien entre l’autophagie et le développement de dysfonctions musculaires est très complexe et encore mal compris. Lorsqu’une personne est atteinte de sepsis, ou septicémie, la réponse inflammatoire généralisée de l’organisme peut déclencher une cascade de réactions complexes qui provoque de sévères dysfonctions musculaires. La perte de masse musculaire, notamment dans le contexte de conditions médicales graves telles que le sepsis, est associée à une augmentation significative de la mortalité et à une détérioration générale de la santé.
M. Leduc-Gaudet, en collaboration avec ses collègues de l’Université du Québec à Montréal et de l’Université McGill, a observé qu’après un sepsis chez la souris, la perte de masse musculaire est associée à une activation de l’autophagie. En utilisant un modèle de souris transgénique permettant d’inactiver l’autophagie spécifiquement dans les muscles, les chercheurs ont également mis en évidence que l’autophagie dans les muscles pendant le sepsis est protectrice et favorable à la survie.
Le professeur Jean-Philippe Leduc-Gaudet est très enthousiaste puisqu’il reste encore un grand nombre de questions à élucider concernant les mécanismes cellulaires et moléculaires qui influencent l’homéostasie musculaire et la longévité.