Le COFIPS (Comité organisateur de la formation interprofessionnelle en santé) lançait le 31 août dernier son site Internet auprès de ces membres dans une ambiance aussi fébrile qu’amicale. La coordonnatrice, Mme Virginie Blanchette, a ainsi procédé à son dévoilement devant les membres du groupe qui sont représentés par tous les programmes de santé de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).
La création du site Internet s’inscrit dans le plan stratégique 2022-2024 du COFIPS. Il vise à consolider ses activités à l’UQTR et à élargir l’initiative au sein du réseau de l’Université du Québec, faisant du COFIPS un chef de file en interdisciplinarité. Sa conception est également le fruit de plusieurs consultations auprès des membres des différents programmes, des membres des comités de programme, et même des évaluations de cours réalisées par les étudiants y participant.
« Nous souhaitions d’abord donner plus de visibilité au COFIPS. Mais nous avions aussi besoin d’un lieu pour regrouper l’information destinée aux étudiants, aux professeurs et au grand public, qui servirait d’outil pédagogique », explique la Dre Virginie Blanchette, podiatre, qui agit comme responsable du leadership pour le financement du plan stratégique, et comme professeure au Département des sciences de l’activité physique.
En place depuis 2013, le COFIPS est une équipe interprofessionnelle et interdépartementale de l’UQTR qui a comme mandat d’accroître la formation interprofessionnelle dans les programmes de santé et services sociaux par le biais des cours de collaboration interprofessionnelle. Il intègre des représentants des huit programmes de santé à l’UQTR (chiropratique, ergothérapie, kinésiologie, médecine podiatrique, orthophonie, pratique sage-femme, psychologie et sciences infirmières), ainsi que du programme de médecine du campus de l’Université de Montréal en Mauricie.
La complexité des problèmes de santé
Avec les problèmes de santé qui deviennent de plus en plus complexes, plusieurs voix affirment que l’interdisciplinarité est une pratique à développer dans nos réseaux afin d’être plus efficace, mais également pour gagner la confiance du public.
« Dans un contexte de ressources limitées et d’essor des maladies chroniques, l’interdisciplinarité est cruciale ! Si l’on ne se décide pas à pratiquer véritablement l’interdisciplinarité en santé et services sociaux, on n’arrivera plus à soigner les gens. C’est aussi simple que ça », explique Virginie Blanchette.
« Pour changer le milieu de pratique, nous devons initier l’interdisciplinarité à l’université. D’autant plus que cette demande est d’abord venue de nos étudiants », ajoute Josée Lafrance, professeure au Département sage-femme et membre du COFIPS.
Le patient au cœur de la démarche
L’interdisciplinarité va plus loin que la simple collaboration entre les différents professionnels de la santé. Dans cette logique, le rôle du patient est même appelé à évoluer.
« C’est carrément un changement de paradigme. Plutôt qu’être des experts, nous devons être vus comme des accompagnateurs, à l’écoute des patients qui sont des personnes avec des valeurs et un vécu », explique Samuel Blain, médecin et chargé d’enseignement clinique à la Faculté de médecine du campus de l’Université de Montréal en Mauricie, ainsi que membre du COFIFPS.
Il ajoute également que ce nouveau mode de relation implique davantage le patient qui se retrouve avec plus de responsabilités.
« Son rôle doit être plus actif et plus engagé, afin de prendre des décisions libres et éclairées quant au traitement », ajoute le Dr Blain.
Afin d’assurer l’intégration de ce principe fondamental, des patients partenaires participeront aux enseignements à la collaboration interprofessionnelle, et s’ajouteront aux équipes de recherches et comme membres du COFIFPS.
L’UQTR, un lieu propice
Avec l’assemblage des sciences psychosociales et celles de la santé au sein de l’Université, l’UQTR était donc un endroit tout indiqué pour ce genre d’initiative, surtout avec l’offre unique de certains programmes en santé au Québec, comme chiropratique, médecine podiatrique et pratique sage-femme, selon Virginie Blanchette.
« Plusieurs barrières se dressent devant l’interdisciplinarité dans la pratique. Nous souhaitions donc équiper nos étudiants dès leur formation. L’UQTR demeure une université à échelle humaine malgré sa croissance », soutient la professeure.
En effet, les programmes de physiothérapie et de nutrition viendront justement s’ajouter bientôt à l’offre de programmes de l’UQTR, et pourront éventuellement se joindre à l’équipe du COFIPS.
Trois cours sont actuellement offerts aux étudiants des différents programmes pour s’initier à l’interdisciplinarité et intégrer cette pratique dans le monde professionnel. Il y a également des initiatives pour la formation continue dans les milieux de pratique.
« Il faut que nos activités soient pérennes et qu’elles aient de l’impact », conclut Virginie Blanchette.
Pour consulter le site du COFIPS : www.uqtr.ca/cofips