C’est bien connu, les membres d’une équipe sportive se font attribuer des surnoms en fonction de leur style de jeu ou de leurs traits: Sid the kid, Beast Mode ou encore King James par exemple. Si vous faites partie du giron de la formation masculine de soccer, il y a de bonnes chances que vous entendiez le surnom « taureau corse » pour désigner le défenseur étoile Guillaume Pianelli-Balisoni. Corse évidemment, physiquement imposant et très solide en défense, vous n’aurez besoin de visionner que quelques minutes de jeu pour comprendre l’origine et le sens de l’appellation. Toutefois, les similarités se limitent à son apparence car derrière son imposante stature se cache une des personnalités les plus appréciées dans le vestiaire.
Guillaume Pianelli-Balisoni avait cinq ans lorsqu’il a commencé à jouer pour son équipe locale, le Sporting Club de Bastia. Frayant son chemin avec succès au travers des classes et des catégories d’âge, Guillaume s’est démarqué au point où il a pu s’entraîner aux côtés de l’équipe professionnelle. Or, des ennuis financiers du Club et l’absence de structures permettant de concilier les études et le sport en France ont forcé Guillaume à regarder vers de nouveaux horizons. Bien qu’attiré par les universités américaines, la langue de Shakespeare compliquait grandement l’accès aux programmes les plus contingentés. Guillaume s’est alors tourné vers le Québec.
Au même moment, donc à l’été 2019, mais de l’autre côté de l’Atlantique, un certain Shany Black travaillait d’arrache-pied afin d’améliorer sa formation. Même si celle-ci venait de connaître une deuxième moitié de saison automnale du tonnerre avec 17 points en huit rencontres et un titre de championne provinciale à l’hiver 2019, certains éléments manquaient toujours au groupe pour connaître du succès à un autre niveau. C’est ainsi que l’entraîneur-chef, qui entamait sa deuxième saison dans le soccer universitaire, entra en contact avec un défenseur à la fiche impressionnante, Guillaume Pianelli-Balisoni. «Dès nos premiers échanges, nous avons eu le sentiment que nous avions affaire à un jeune homme avec une tête sur les épaules et des valeurs très fortes. Il était important pour nous de réussir à l’attirer dans notre programme», relate l’entraîneur.
À la suite de quelques conversations téléphoniques convaincantes, les deux hommes s’entendent sur la venue du joueur européen à l’Université du Québec à Trois-Rivières. La recrue des Patriotes rejoint d’ailleurs ses nouveaux coéquipiers avant même de mettre les pieds dans son pays d’adoption. «L’équipe avait un camp d’entraînement à Nantes en France. J’ai donc rejoint tout le monde directement là-bas. À mon arrivée au sein du groupe, même si j’étais nouveau, la première chose qui m’a frappé c’est l’esprit de camaraderie. En France, c’est beaucoup plus individualiste comme approche», explique-t-il.
Une première année fructueuse à tous les niveaux!
Après avoir fait la rencontre de ses instructeurs et de ses coéquipiers sur le vieux continent, Guillaume débarque au Canada et doit se familiariser avec une nouvelle ville, une nouvelle école, mais surtout une nouvelle culture.
«Je ne savais pas trop comment j’allais réagir, mais franchement ç’a été une expérience incroyable. La culture corse et la culture québécoise se ressemblent vraiment donc en arrivant ici, je n’étais pas trop dépaysé. Je me suis très bien senti dès mon arrivée. Je crois que le fait de pouvoir côtoyer souvent les mêmes personnes m’a permis de m’acclimater rapidement», soutient l’étudiant au baccalauréat en enseignement de l’éducation physique et à la santé.
Bien qu’au départ ses principaux repères se trouvaient davantage sur le terrain, Guillaume constate avoir remarqué certaines différences entre le soccer qui se joue en Amérique et celui en Europe. « Je dois avouer que le niveau m’a surpris, mais c’est sûr que c’est différent. Les joueurs sont plus physiques et courent plus ici, tandis qu’en France, c’est le ballon qui circule davantage et c’est plus tactique», soutient le #3 des Patriotes.
Pour l’entraîneur de l’équipe, il ne fait aucun doute que son défenseur étoile à su s’acclimater à merveille à son nouvel environnement, devenant du même coup un rouage essentiel à sa formation. «Ça fait maintenant plus d’un an que nous avons la chance de le connaître et de le côtoyer et il est déjà devenu un morceau important de notre groupe. Nous réalisons que nous avions même sous-estimé ses qualités sportives et humaines. Féroce compétiteur lorsqu’il porte le maillot et leader des plus rassembleurs, il représente notre programme avec fierté et sera à surveiller lors des années à venir», mentionne Shany Black.
Bien qu’il soit en sol québécois depuis environ un an seulement, Guillaume garde déjà quelques souvenirs impérissables, notamment la victoire des siens lors de la finale du Championnat canadien face aux Carabins. «Nous avions vraiment un groupe spécial. C’était la finale nationale et il n’y avait personne dans le vestiaire qui était stressé. Nous savions pourquoi nous étions là et ce qu’il nous restait à faire. Sur le terrain, c’était compliqué. Montréal jouait très bien, souvent nous étions acculés dans notre surface, mais nous n’avons jamais paniqué. C’est vraiment une sensation difficile à décrire, mais c’était incroyable à vivre», se remémore-t-il.
Le principal intéressé est d’ailleurs convaincu que malgré plusieurs départs importants, l’équipe demeurera compétitive lorsque l’action reprendra. «Depuis, il y a de très bons joueurs qui sont arrivés, ce qui est encourageant pour les prochaines années. Il faudra toutefois être prêt, car j’ai remarqué que dans le championnat universitaire, il n’y a pas seulement que le talent qui est important. L’expérience compte énormément», conclut le taureau corse.
Questions en rafale
Après un match, tu es plus Gatorade ou bière: Immédiatement après la partie je dirais un Gatorade. Plus tard, avec les amis, une bonne bière, ça fait toujours plaisir!
Dans le vestiaire, qui est le farceur et le compétitif : Le plus compétitif c’est sans aucun doute Corentin Artaillou. Nous avons plusieurs farceurs… Il y a Mathieu Lacharité. Je pourrais aussi m’inclure là-dedans. L’année dernière il y avait notamment Jérémy-Nathaniel!
Superstition d’avant-match : Je ne sais pas si c’est une superstition, mais quand je m’habille avant le match je mets toujours le côté gauche avant. Sinon, j’aime bien prendre 20-25 minutes à l’écart pour écouter ma musique et me concentrer.
Habitudes alimentaires d’avant-match : Je dirais du riz ou des pâtes avec du poisson ou du poulet quelques heures avant le match. Sinon des petites collations avant le match, mais j’aime bien jouer le ventre pas trop rempli.
Joueur de soccer préféré : En défense, je dirais Giorgio Chiellini. Sinon, en attaque Zlatan Ibrahimovic.