Depuis l’été 2015, des jeunes de 11 à 15 ans peuvent vivre l’expérience de l’enquête criminalistique sur le campus de Trois-Rivières à travers CSI-UQTR, un camp estival proposé en partenariat avec Technoscience Mauricie, Centre-du-Québec, grâce à une initiative lancée par le professeur Hugo Germain du Département de chimie, biochimie et physique.
Hugo Germain n’est pourtant pas un spécialiste de la criminalistique; toutefois, le directeur du Groupe de recherche en biologie végétale de l’UQTR est bien au fait de cet enjeu : le désintérêt des jeunes pour les sciences pures. D’où l’idée de les accrocher en leur faisant vivre la démarche scientifique dans le contexte ludique d’une enquête criminalistique.
« Déjà, en deux étés, 128 jeunes ont participé au camp CSI-UQTR », se réjouit Hugo Germain, qui a obtenu une subvention du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada sur 3 ans pour réaliser cette initiative. Il poursuit : « C’est un véhicule pour intéresser les jeunes à la science. Et il faut intervenir avant la quatrième secondaire, puisque c’est un moment important où ils doivent faire des choix qui les mèneront vers une carrière scientifique. »
L’animation est assurée par des étudiants inscrits au profil criminalistique du baccalauréat en chimie. Annabelle St-Pierre, animatrice en chef du CSI-UQTR de l’été 2016, avait pour tâche de créer un scénario et de s’assurer que les expérimentations soient cohérentes et fonctionnent bien. « Il faut inventer un scénario acceptable et qui intègre des manipulations adéquates pour des jeunes de cet âge », explique l’étudiante aujourd’hui inscrite à la maîtrise en biologie cellulaire et moléculaire, précisant son scénario : le vol de protocoles dans un laboratoire, où le suspect a mis le feu avant de s’enfuir.
À partir de notions théoriques, les jeunes effectuent divers prélèvements sur la scène de l’incident afin de révéler des traces (marques de semelles, traces digitales, cheveux, accélérant, sang, etc.) laissées par le suspect, pour ensuite se livrer à des analyses mettant à profit, notamment, les techniques de microscopie, de photographie et de chimie analytique. L’interprétation des résultats mène alors vers le suspect. « L’enquête criminalistique permet aux jeunes d’effectuer des manipulations de niveau universitaire. Ça les impressionne beaucoup! Et lorsqu’ils arrivent à la maison, ils parlent de l’évolution de l’enquête à leurs parents », affirme Annabelle.
Des parents enthousiastes
Le succès fut tel qu’à la demande des parents eux-mêmes, l’expérience CSI-UQTR a été adaptée pour les adultes à l’hiver 2016, dans une formule en soirée. « Une heure après que nous ayons ouvert les inscriptions, l’activité affichait complet! », précise Hugo Germain.
Comme la subvention s’étale sur 3 ans, l’été 2017 fut la dernière opportunité pour les jeunes qui désirent vivre le camp CSI-UQTR. « C’est tout de même un privilège d’avoir pu bénéficier de cette expérience! », conclut Hugo Germain.