La thèse est consacrée à une analyse du discours d’enfants âgés de six à huit ans victimes d’agression sexuelle. L’objectif est de mieux comprendre le rôle de l’agentivité sexuelle sur la narration de l’agression dans le cadre d’une entrevue d’enquête. L’agentivité sexuelle y est définie comme le fait d’avoir été amené à poser certains gestes sexuels envers l’agresseur.
Deux groupes de victimes ont été comparés : d’un côté des enfants qui rapportent avoir posé un ou plusieurs gestes sexuels à l’endroit de l’agresseur, des victimes dites « agentives » ; de l’autre, des enfants qui ne rapportent pas avoir posé de tels gestes, qui disent en avoir reçus de l’agresseur uniquement, victimes dites « non agentives ».
Suivant une analyse multidimensionnelle du discours, les narrations ont été étudiées sous trois angles : 1) ce qu’on révèle – ou pas – des événements sexuels ; 2) la manière dont on met en scène les acteurs des événements, plus particulièrement leurs paroles ; 3) le commentaire des événements, soit l’expression des sentiments à leur égard ou le jugement porté sur eux. Chaque aspect fait l’objet d’un chapitre d’analyse.
Le premier chapitre s’intéresse à l’ellipse, en tant que stratégie discursive de non-dévoilement des sévices subis. Le second chapitre porte sur les paroles prononcées par l’agresseur, l’enfant ou une tierce personne. Il s’intéresse donc au discours rapporté. Le troisième chapitre est consacré à l’évaluation du récit et aux procédés linguistiques qui permettent sa réalisation.
Cette thèse est l’une des premières à étudier la façon dont des enfants victimes d’agression sexuelle utilisent le langage pour rapporter cet évènement durant une entrevue d’enquête et les facteurs qui peuvent exercer une influence sur le récit qu’ils en font.
Thèse de doctorat en lettres – concentration en communication sociale soutenue 12 avril 2022.