La pandémie de COVID-19 a forcé le monde culturel à faire preuve de résilience. Dès mars 2020, plusieurs institutions, associations et artistes ont rivalisé d’inventivité afin de permettre la libre circulation de l’art dans le respect des restrictions sanitaires, notamment par le truchement de plateformes numériques. Hervé Guay, professeur au Département de lettres et communication sociale de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), et ses collègues du Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ) recensent les diverses initiatives culturelles mises en œuvre depuis lors.
À ce jour, plus de 2 000 propositions « covidiennes » impliquant près de 9 000 individus et environ 1 600 organismes ou collectifs ont été répertoriées par l’équipe du CRILCQ, en collaboration avec des partenaires du milieu comme l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ). Plus qu’une simple recension, cet exercice vise à documenter la transformation du paysage culturel québécois à l’ère de la COVID-19. Le répertoire ainsi créé permet d’étudier ce qu’ont dit, fait et écrit les protagonistes de ce milieu, un exercice qui se poursuivra lorsque la page de la pandémie sera tournée. Fondée sur un modèle de science ouverte, cette recherche profitera aussi bien aux publics universitaires et artistiques qu’à monsieur et madame Tout-le-Monde.
Bien qu’il soit toujours en cours, ce vaste chantier alimente déjà de nombreuses réflexions. Le colloque Réagir, créer, persévérer : les initiatives culturelles québécoises au temps de la COVID-19 a par exemple réuni virtuellement divers scientifiques et artistes au printemps 2021. À cette occasion, des conférences ont été captées et des prestations artistiques ont été diffusées, tout cela parallèlement au parachèvement de la base de données du recensement, que l’on peut consulter en ligne. À plus long terme, un livre augmenté, c’est-à-dire un ouvrage scientifique doté d’un pendant numérique, sera publié. L’Observatoire de la culture et des communications du Québec (OCCQ) souhaite s’appuyer sur cette recherche pour réaliser des portraits globaux ainsi que par champ et par discipline de l’activité culturelle québécoise au cours de ce moment charnière de notre histoire.
Ce projet profite du soutien financier du Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC), dont la mission est de contribuer au développement de notre société, dans des champs aussi variés que la persévérance scolaire, les nouveaux médias, la cybersécurité ou l’économie circulaire. Le fonds assure le développement stratégique et cohérent de la recherche dans le secteur des sciences sociales et humaines, des arts et des lettres au Québec.