À la clinique installée au pavillon Michel-Sarrazin sur le campus de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), l’effervescence est palpable : chaque après-midi, après un dur entraînement matinal, plusieurs joueurs des Alouettes de Montréal se présentent pour recevoir des soins offerts par des professionnels de la santé. À travers le brouhaha constant qui anime la clinique, les étudiantes Sandra Marquis, D.C., Geneviève Campagna, Catherine Pauzé et Juliette Gallant s’activent à prévenir ou traiter les blessures des athlètes. Le camp d’entraînement des Alouettes de Montréal, qui se tient à Trois-Rivières du 15 mai au 3 juin, est devenu pour les quatre jeunes femmes une opportunité de stage exceptionnelle qui leur fait vivre l’intensité du sport d’élite.
La professeure au Département de chiropratique de l’UQTR, Caroline Poulin, D.C., se rejouit d’ailleurs d’avoir reçu cette belle invitation du thérapeute en chef des Alouettes de Montréal, Tristan Castonguay. « Le fait que le camp d’entraînement se tienne à Trois-Rivières s’est traduit en une belle occasion d’offrir un stage à nos étudiantes. Cette l’opportunité de collaboration unique et l’accueil chaleureux de la part des membres de l’équipe médicale, du personnel ainsi que des joueurs leur fait vivre une expérience peu commune avec des athlètes de haut niveau. D’ailleurs, les joueurs américains issus de la NCAA ainsi que plusieurs joueurs canadiens sont habitués de voir des chiropraticiens dans leur équipe, donc les soins font partie de leur routine d’optimisation de performance. Ils veulent s’assurer d’être au summum de leur performance, alors c’est aussi une grosse pression pour les équipes de soignants », explique-t-elle.
Le thérapeute en chef des Alouettes abonde dans le même sens : « Ce sont des gars qui veulent se sentir à 100 % de leur capacité. Le camp d’entraînement, c’est intense, il s’agit de deux pratiques par jour pendant trois semaines, alors la clinique de soins de l’après-midi les aide avec leur récupération et leur performance sur le terrain. On évalue donc les besoins des joueurs et on les dirige vers le professionnel le mieux placé pour le traiter, que ce soit un physiothérapeute, un massothérapeute, un chiropraticien ou un thérapeute du sport », précise Tristan Castonguay.
Des étudiantes stimulées par leur expérience
Catherine Pauzé est récemment diplômée au doctorat de premier cycle en chiropratique et a décidé d’emblée d’entamer le programme court de deuxième cycle en chiropratique sportive dans la continuité de son intérêt pour le traitement des athlètes.
« Dans le cadre d’un autre stage, je traitais des étudiants-athlètes des Patriotes et lorsqu’on m’a offert de me joindre à l’équipe de soins des joueurs des Alouettes, j’ai sauté sur cette opportunité exceptionnelle! Ce qui me motive beaucoup, c’est l’esprit d’équipe et de collaboration entre les différents professionnels de santé. Par exemple, à la suite d’une blessure, on doit décider si l’athlète est apte à poursuivre son camp d’entrainement ou non, donc c’est une grosse responsabilité qui est associé avec notre travail. Et on a la chance de s’imprégner de l’ambiance du camp d’entraînement avec les athlètes, c’est très énergisant! »
Comme sa collègue, Geneviève Campagna est tout récemment diplômée au doctorat de premier cycle en chiropratique et s’est inscrite au programme court de deuxième cycle en chiropratique sportive après une expérience d’aidante-soigneuse pour une équipe de volleyball collégiale.
« C’est là que s’est confirmé mon intérêt de travailler avec des sportifs! Avec des athlètes d’élite, c’est vraiment motivant puisqu’on œuvre autant à la prévention et l’optimisation biomécanique qu’au traitement de traumatismes. Le fait de travailler en équipe multidisciplinaire m’amène à mieux comprendre les rôles des autres professionnels de soins, comment ils travaillent et leur sphère d’intervention en particulier, et comment je peux devenir complémentaire à eux. Le chiro se concentre surtout sur la colonne vertébrale mais aussi sur les autres articulations, alors par exemple on peut demander au joueur quel mouvement il effectue le plus souvent, et essayer d’optimiser celui-ci à travers du travail musculaire ou des ajustements chiropratiques. »
Sandra Marquis, D.C., est diplômée de l’UQTR depuis 2015 et exerce sa profession de chiropraticienne à Rimouski. Son désir personnel d’acquérir de nouvelles connaissances dans ce domaine et d’offrir des soins aux sportifs de sa région la mène vers le programme court de deuxième cycle en chiropratique sportive.
« La quantité de chiropraticiens est limitée si l’on considère le nombre de sportifs dans la région, et c’est une clientèle qui nécessite des soins de précision. Et mon stage auprès des joueurs des Alouettes de Montréal s’inscrit vraiment dans cette perspective : on voit une grande variété d’interventions, qui peuvent aller d’une blessure au pied jusqu’aux douleurs au cou. C’est impressionnant de voir la quantité de traumatismes que ces athlètes peuvent vivre, et comment ils récupèrent et retournent au jeu; qu’on pense au bloqueur qui a mal au cou à force de donner des coups de casque, ou encore au botteur qui va avoir une douleur à la hanche. Leur corps est leur outil de travail et il faut les aider à maintenir, voire augmenter leur performance au jeu! »
Juliette Gallant, étudiante à la maîtrise en thérapie du sport, vit également un moment inespéré dans le cadre de son stage.
« Je fais toutes mes journées avec les athlètes, de 6h à 18h. Sur le terrain, le matin, on prépare l’entraînement, on fait les bandages et l’activation des athlètes. Ensuite, durant le jeu, on observe les joueurs travailler, on leur apporte de l’eau et s’il advient une blessure chez l’un d’eux, on fait l’évaluation en équipe multidisciplinaire et on choisit les traitements pour l’aider. En après-midi, les athlètes viennent à la clinique et, après évaluation, je peux travailler dans le cadre de la thérapie du sport, par exemple, au renforcement de certains muscles où l’on a rencontré une faiblesse, ou au relâchement des muscles tendus, comme dans les membres inférieurs pour un joueur qui court beaucoup. Ce sont des journées intenses, mais c’est tellement stimulant! »