La collecte de données a attiré beaucoup d’attention ces dernières années. Si ce phénomène crée toute une frénésie, c’est que la science des données se révèle particulièrement puissante lorsque l’on dispose de certaines informations. Par exemple, à partir de statistiques pertinentes, il est possible de dégager des connaissances qui influenceront les actions des décideurs publics. Le fait est que ces données racontent une histoire ; et cette histoire, Rokhaya Yade la raconte dans les pages de La Presse.
Étudiante à la maîtrise en mathématiques et informatique de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Rokhaya a obtenu cette année une bourse de stage IVADO. Depuis le 12 septembre, elle collabore avec une collègue étudiante pour produire du contenu en journalisme de donnée.
« Pendant le stage, nous travaillons en binôme, c’est-à-dire que nous évoluons en équipe de deux. Chaque équipe est composée d’une personne provenant du domaine de la science des données, et d’une autre issue du champ de la communication et du journalisme. En tant que mathématicienne, c’est moi qui m’occupe de la recherche, du traitement et de l’analyse des données. Ma collègue, elle, s’occupe de la rédaction et de la vulgarisation des articles. Le tout se fait sous la supervision des professionnels de La Presse », explique-t-elle.
Le stage se déroule sur une période de douze semaines, et vise à développer les compétences des stagiaires par rapport aux enjeux de société. Les thèmes abordés sont divers, mais l’objectif premier demeure toujours de faire parler les données. Bien que Rokhaya ait recours à des sources d’information connues (Statistique Canada, résultats électoraux, etc.), son stage l’amène à relativiser son rapport aux chiffres.
« Comme j’ai un profil plutôt scientifique, mon premier réflexe est de travailler plus longuement sur les données pour en tirer le maximum. Or, un milieu comme le journalisme se prête moins à certaines méthodes d’analyse plus poussées. Je me rends compte qu’on peut tirer des choses très intéressantes de statistiques descriptives. Le récit qui en ressort est souvent plus parlant pour le public », reconnaît-elle.
Voir les articles de Rokhaya sur le site de La Presse :
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Un autre usage
Avant de venir au Canada, Rokhaya a travaillé à l’Agence nationale de la statistique et de la démographie. Cet organisme public du Sénégal a un mandat analogue à celui de Statistique Canada. L’étudiante s’occupait notamment des enquêtes liées aux ménages, ce qui l’amenait à compiler des données sociodémographiques. Aujourd’hui, elle réalise qu’il y a plus d’une manière de traiter l’information collectée.
« Que ce soit pour le compte d’administrations gouvernementales ou de publications spécialisées, les statisticiens font surtout de l’analyse en profondeur. La nature du travail des journalistes est différente : ils utilisent les données disponibles pour informer le public. Cela les amène à publier régulièrement, et rapidement. Le stage que j’effectue à La Presse est une belle expérience, parce qu’il me permet de découvrir une nouvelle facette de mon domaine. En statistique, on peut vraiment toucher à tout », conclut Rokhaya.
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