Les connaissances sur la formation en stage des futures sages-femmes au Québec sont peu développées. En Occident, en formation à l’enseignement et aux sciences de la santé, les écrits démontrent qu’il y a de l’hétérogénéité dans les pratiques et dans le rôle d’évaluation des formatrices de terrain. Au Québec, cette hétérogénéité parmi les préceptrices est informellement rapportée.
Le but de cette étude est de comprendre les représentations professionnelles des préceptrices quant à leur rôle et leurs pratiques d’évaluation de l’activité professionnelle des stagiaires. Cette compréhension peut contribuer à la qualité de la formation et de la pratique des futures sages-femmes, au bénéfice des mères et de leur nouveau-né. Les pratiques d’évaluation font référence à une manière d’agir, tandis que le rôle d’évaluation fait référence à une manière d’être.
La lunette d’approche utilisée est celle des représentations professionnelles. Cette étude est de type exploratoire et qualitative/interprétative. Les données proviennent d’entretiens semi-dirigés auprès de 12 préceptrices.
Les participantes préfèrent les niveaux de stage avancés. Elles adoptent deux fois plus souvent un rôle d’accompagnatrice, qu’un rôle de juge. Elles utilisent leurs notes aide-mémoire, ainsi que les documents fournis par le baccalauréat en pratique sage-femme. Pour les participantes, le but ultime de l’évaluation se veut au profit de la stagiaire et de la profession. Elles évaluent majoritairement le savoir-être, les aptitudes et attitudes et les actions de la stagiaire dans leur globalité. Elles ont souligné qu’elles se fient aussi à l’évaluation de leurs collègues sages-femmes et de la clientèle pour prendre une décision finale. Contextuellement, elles reconnaissent l’importance de la relation interpersonnelle entre la préceptrice et la stagiaire.
Un parallèle peut être dressé entre la pratique des sages-femmes auprès de la clientèle et les manières d’agir et d’être envers la stagiaire. Comme si une transposition de la pratique professionnelle de la préceptrice en tant que sage-femme s’opérait dans ses pratiques et son rôle d’évaluation en contexte de stage.
Thèse de doctorat en éducation soutenue le 28 février 2020
Membres du jury
Mme Louise Bélair, directrice de recherche
Professeure au Département des sciences de l’éducation, Université du Québec à Trois-Rivières
Mme Christine Lebel, codirectrice de recherche
Professeure au Département des sciences de l’éducation, Université du Québec à Trois-Rivières
Mme Anne Roy, présidente du jury
Professeure au Département des sciences de l’éducation, Université du Québec à Trois-Rivières
Mme Isabelle St-Pierre, évaluatrice (réseau UQ)
Professeure, Université du Québec en Outaouais
Mme Julie Lyne Leroux, évaluatrice externe
Professeure, Université de Sherbrooke